Bua nó Bás
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Puisant sa source dans un univers de Dark Fantasy, Bua nó Bás est un jeu de rôle reposant sur des thématiques relatives aux vices de l'homme et à la géopolitique.

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Darzna na Anzal - Guerre et Paix

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Valkranion
Gelebor
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[ Issling méridional - Valesse ]


Des Stratzyr, pensa Valesse. S’ils nous voient ils vont vouloir nous tuer. La jeune homme réalisait petit à petit la dangerosité de la situation. Il jeta alors un coup d’œil à la biche. L’orde de son tuteur le ramena à la réalité. Il caressa la tête de son compagnon du dos de son index. Tu es le prince des cieux, pas seulement Alta, mais de tout ce qui s’étend à l’horizon. Il réconforta Kaleo qui pris alors son envole.
Quand à Valesse il se concentra, empli ses poumons d’oxygène et expira en même temps qu’il projeta son esprit. Il tomba alors sur un phalène posé sur une branche. Il avait alors une vue fragmenté sur la meute dont la seul présence imposait une atmosphère de violence et de sauvagerie.

-Ils sont par ici ser. Dit Valesse en désignant la direction de son poing enflammé. Nous avons la possibilité de les contourner dans l’autre direction ou nous pourrons nous glisser sur une rivière peu profonde.

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Issling méridional - Aquila Valesse

- Mettons-nous en route.

La lumière tremble, incertaine, de la lune blafarde éclairait faiblement les ténèbres. Bientôt, la brume envelopperait complètement cette légère clarté qui parvenait à peine à parer les ombres épaisses de reflets rouges et indistincts. Ser Erik Casca était un homme pragmatique. Les Stratzyr, abominations engendrées par des créatures d'un monde invisible que les chamans inrelith conjuraient aux prix fort de sacrifices sanguinaires, étaient responsables de la mort d'un nombre conséquent de jeunes recrues, au front. Il lui surprenait de voir que ces monstruosités étaient parvenus à dépasser les frontières, à s'installer ici, à quelques verstes seulement de la civilisation, en dehors de leurs grises terres désolées. Tout ceci était de mauvaise augure. « S'il s'avère que les Dieux nous aient abandonné, que la Providence, malgré les sacrifices auxquels nous avons consenti, vous fit maître du Khunii Delkii, que nos fils et nos filles soient destinés à vous servir ou à tomber sous vos épées ; si, à la fin, nous sommes contraints de disparaître de l'Histoire, nous emporterons un univers avec nous, et nous quitterons cette Terre d'une telle façon que l'écho en sera perçu à travers le monde ! » avait prophétisé un vieux chef de guerre inrelith, avant qu'Erik, agacé par cette envolée de haine du vaincu, ne l'eût raccourci d'une tête. A présent, ces paroles lui revinrent, lancinantes, percutantes, à travers sa folle chevauchée dans les bois en compagnie de son protégé.

- Peste soient ces misérables qui nous suivent, ce ne sont que des rats sans honneur. Seigneur Aquila, ils veulent exporter la guerre dans notre pays, en harcelant nos lignes de ravitaillements, en semant le chaos dans les campagnes, en instillant l'insidieux poison de la peur dans le coeur de nos compatriotes, et en jetant le discrédit sur notre ordre. Il nous faut purger ce monde de cette race impure, déclara-t-il en sautant entre deux taillis.

Il ne maudissait ni la pluie qui détrempait son surcot de mailles, ni la boue qui éclaboussait ses mains et maculait ses bottes, ses jambes jusqu'aux cuisses, tandis qu'ils avançaient à grandes chevauchées dans ce bois embourbé et jonché d'ornières. Ne parvenant plus à distinguer suffisamment le chemin pour être sûr que c'était celui qu'ils cherchaient, il se figea soudainement. A cet instant, la lune fantasque choisit d'éclairer brièvement le décor. Des cris sauvages résonnaient, au loin.

- Seigneur Valesse, brûlez-tout. Détruisez tout. Ils nous pistent depuis une demi-heure. Faites en sorte que cette forêt soit leur tombeau.

https://www.youtube.com/watch?v=perM4JVZsxo

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[ Issling méridional - Valesse ]

Brûler ? Détruire ? Le jeune homme eu l’hésitation dans la panique suivant l’ordre soudain du chevalier. Ce dernier s’en remettait à Valesse pour détruire. Il avait donc cette capacité, purement humaine. Ce phénomène qui accompagne et plane au-dessus de chaque civilisation. Ce sur quoi elles sont construite et ce  à quoi elles sont réduites. Dans un dernier soupir il rependit la crainte et déclencha l’instinct de fuite dans les êtres qu’ils pouvait atteindre.
Valesse sur sa monture dressa ses mains à plats face à la forêt dense.  Deux fin files de feux s’extirpèrent de ses paumes pour se joindre dans un jet de flamme rougeoyant. Il balaya lentement l’espace devant en se répétant une conclusion dans sa tête. Le feu est un don, mais entre nos main il n’est que destruction.

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Istrasie méridionale, citadelle d'Hûrnebloadr - Keragoven Althéa

Accompagné d'un regard énigmatique, un silence, qui d'une certaine manière aurait été suffisamment éloquent en lui-même, fut la seule réponse accordée aux paroles mystérieuses, menaçantes, de la jeune femme. Le Kriegsheer s'assied ensuite, confortablement, sur l'un des nombreux fauteuils placés ci et là au sein de la salle d'apparat de la citadelle, ayant déjà eu droit à une audience avec la comtesse, titre de pure courtoisie que le caractère solennel conférait à celle qui le portait une fierté qui confinait presque à la morgue, une morgue exubérante, insupportable, et infondée. Un fin sourire éclaira le visage si délicat du Reyksavien. La fatuité de ces Untermensch et de ces bâtards d'un sang mêlé le dépassait, et il avait coutume de dire que seuls de régulières et puissantes rebuffades pouvaient en contenir les débordements. Hélas, c'était un serviteur dévoué du Reich. Peu lui importaient, au surplus, les mièvreries de ces jeunes aristocrates, pourvu que les intérêts de l'Empire soient satisfait. En ce moment, un jeune écuyer débouchait près de la porte menant à l'entrée, escorté par un homme d'âge mûr, patibulaire de faciès. Seigneur Jasper, un vieux reître. Noble de fraîche date, sénéchal de fraîche date, nullité de toujours, observa Sigurd. Il lui dédia franchement un salut qui peignait la considération forcée que l'on accordait de mauvaise grâce aux serviteurs dont on avait besoin, ou ce respect nécessaire exigé par un vieil homme méprisable. Cet imbécile lui répondit par un autre petit salut amical, plein de maladresse. Tout ceci s'était déroulé si vite, que la comtesse entrouvrit la porte presque en même temps, devant Althéa, à qui elle avait souri, sourire de façade bien entendu.

- Ah ! Sigurd, vous attendez malgré tout, dit-elle d'une voix légère, où se mêlait un peu de reproche ainsi qu'une pointe de perplexité.

Coquettement vêtu d'un peignoir à dentelles rosâtres, à noeud rouge, mais négligemment coiffée comme toutes les femmes le matin, toute sa toilette exhalait un parfum violent, pénétrant, elle avait sans doute pris un bain elle aussi ; les courbes de son corps, sublimées par la sveltesse de sa taille, semblaient plus voluptueuses, tandis que son oeil, vif, rieur, vert, enjolivait un visage d'une blancheur émue, presque similaire à un incarnat pâle fait de marbre, lequel contrastait si fort avec sa noire chevelure.

- Que me voulez-vous, ma bru ? demanda-t-elle, rayonnante de félicité, en plissant ses yeux.

Dernière édition par Templar le Dim 3 Juin - 23:26, édité 1 fois

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[Yuri] [Zienkursk]


Yuri s'approcha du bureau de réclamations en s'efforçant de laisser transparaître une attitude décontractée; comme si l'endroit lui était familier, et qu'il n'avait rien à craindre.
- J'ai une récompense à attribuer à un de mes... clients, déclara-t-il.

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Althéa Keragoven

Althéa, surprise par la vitesse auxquels les évènements se déroulaient, se pressa donc d'éxecuter son geste de politesse, à savoir baisser légèrement la tête.
Elle écouta avec un intérêt particulier les propos de la comtesse régente, avant de répondre à sa question:

-Vous êtes ravissante aujourd'hui, s'exclama-t-elle. Je ne veux rien de vous, j'annonce seulement que je pars quelques heures à cheval. J'aimerai visiter ces terres, et pourquoi pas, leurs commerces, leurs marchés. Non pas que je m'ennuie, mais j'ai la désagréable sensation d'enfermement dans cette citadelle. Je reviendrai avant la nuit, je prends la précaution de sortir avec des hommes, évidemment, annonça-t-elle avec un ton sec mais restant dans une tonalité noble et respectueuse. Oh, et envoyez moi un de vos jolis corbeaux si Lord Sigimer se décide à rentrer, fit-elle ironiquement.

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l'Orient valysien, Zienkursk - Vali Yuri

Un jeune homme, de la race des blondins, reçut donc Yuri. Affublé d'une cicatrice en forme de croix sur la joue gauche qui donnait à sa bouche lippue l'effet d'un rasoir sanguinolent, il n'était guère agréable à voir, ni à entendre d'ailleurs. Sa voix nasillarde, prétentieuse, laissait entendre le cliquetis grinçant de ses dents jaunâtres et brisées, tandis que son haleine qui sentait l'ail, le mauvais vin, le mauvais alcool, épargnait à elle seule tout commentaire supplémentaire.

- Oh, putain, rétorqua-t-il en se retournant. Fais chier. Non, sérieusement. Fais chier, bordel. On a encore un type qui paie pas avant de nous filer un contrat, asséna-t-il à l'un de ses collègues agglutinés autour d'une table, autour d'une bouteille, avant de planter son regard méfiant dans les prunelles du jeune homme. Vous êtes qui, vous ? Vous voulez payer qui ? demanda-t-il en consultant à la va-vite ses dossiers rassemblés sous la forme d'une pile désordonnée.

Dernière édition par Templar le Dim 3 Juin - 23:52, édité 1 fois

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Istrasie méridionale, citadelle d'Hûrnebloadr - Keragoven Althéa

- Je vous en prie, différez vos folâtreries, rétorqua la comtesse en affichant un sourire matois, presque indolent. Vêtue comme vous êtes, vous allez au mieux vous attirer les masses paysannes autour de notre château, au pire, vous serez enlever par des bandits puis livrés à leurs caprices. Vraiment, je vous invite à patienter dans les jardins d'hiver. Dois-je vous rappeler que mon frère est parti à la hâte, au milieu de la nuit, pour vos jolis yeux en amande, ma chère ? dit-elle, acerbe, n'ayant guère goûté à l'ironie de sa bru. En fait de sarcasmes, Drusilla appréciait de tenir le monopole.

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Issling méridional - Aquila Valesse

Du petit incendie provoqué par les pouvoirs pyrokinésiques du seigneur de l'aigle, naquit une déflagration. Une explosion pulvérulente acheva d'anéantir l'apparente tranquillité de la forêt, corrompue hélas par les magies impies des Stratzyr inrelith. Des cris inhumains retentirent aussitôt.

- Continuez, messire. Tracez ensuite un arc de flamme, de manière à les tenir loin de nous, ordonna-t-il alors qu'une importante concentration d'énergie s'agglomérait dans sa main droite, à la fois source de vie et de mort.

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Althéa Keragoven]


Surprise par une telle réponse, Althéa ne se priva pas de répondre en prenant un ton le plus calme et serein possible:

- Je ne pense pas que vous êtes la personne la plus apte à me faire pareilles remarques, "comtesse", rétorqua Althéa, tout en prenant soin d'appuyer chacun des syllabes du mot "comtesse". Qu'on se le dise, en tant que soeurs désormais. La jalousie est un zèle égoïste et malheureux que je vous conseille de cesser. Les jardins ne m'interèssent guère, d'autant plus que nous en avons une multitude dans le domaine familial, je prendrai plaisir à les visiter une prochaine fois, cette citadelle sera ma demeure pendant une éternité. Votre frère peut se permettre d'attendre, vous n'avez qu'a lui envoyer un corbeau pour lui annoncer mon arrivée il y a de cela une nuit. Bien, je me retire, et vais me préparer pour mon escapade.

Althéa pencha une nouvelle fois la tête en guise de respect, tout en tachant de ne laisser paraître, aucune trace de haine ou de colère dans ses propos. Les enseignements à la Keragoven lui étaient étés utiles, en somme.



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Istrasie méridionale, citadelle d'Hûrnebloadr - Keragoven Althéa

Elle gloussa de rire.

- Par pitié, Althéa, il serait fâcheux que vous vous attiriez l'ire de votre seigneur, et maître, le jour de votre première rencontre... dit-elle avec une intonation qui oscillait entre pitié et suffisance. Si mon frère ne nous a pas expédié un corbeau, cela signifie qu'il reviendra incessamment sous peu. De plus, vous faites erreur à croire que vous exercez un pouvoir, si infime soit-il, ici, dans ma demeure, pour prendre de telles initiatives à l'emporte-pièce, enchaîna-t-elle. Lorsque Sigimer est absent, je suis la Dame d'Hurnebloadr. Je suis le seigneur. Je vous ordonne donc de vous rendre aux jardins d'hiver immédiatement. Exécution, jeune fille. Vous devenez impertinente.

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[ Issling méridional - Valesse ]

Le reflet du brasier sur ses prunelles, Valesse obéis aux ordres du chevalier. Il écarta ses mains pour rependre les flammes en arc de cercle. Il lui vint alors une idées, était elle venus par instinct ou par envie d’exploiter son pouvoir. Pouvoir de destruction qui avait un charme dont on ne s’en rend compte qu’une fois totalement épris d’elle. On pourrait tout autant qualifier noblement cela d’ingéniosité dans une manœuvre  de survie.
De sa main droit il condensa une flamme dans une forme sphérique il alimenta celle ci de sa main gauche. Lorsqu’elle dépassa de deux fois sa grosseur , il pris de l’élan et lança la boule de feu au dessus de la cimes des arbres.  Rapidement il propulsa une autre boule de feu moins conséquente pour couper la trajectoire à la première. Le choc fit éclater la grande qui rependis une averse de feu sur un grand périmètre de la forêt.

Dernière édition par Rhaella le Sam 9 Juin - 22:17, édité 1 fois

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Issling méridional - Aquila Valesse

L'usage de termes tels que brasier, déflagration, enfer, ou même « chaos », pour décrire les effets provoqués par les offensives conjointes des deux combattants dans cette partie de la forêt aurait été très maladroit. Tout avait été réduit en cendres. L'onde de choc qui résulta de cette démonstration de puissance suffit à supprimer toutes velléités de prédation chez les Stratzyr, qui cessèrent d'animer les corps et les dépouilles des animaux ensorcelés. Vision morbide, Valesse vit devant lui, à travers les flammèches et les cratères jonchant l'endroit, une troupe de bêtes crevées relativement disparates, bigarées, de la grappe de rats carbonisés à la meute de loups exsangue, autant de preuves de l'influence néfaste qu'exerçaient les sorciers chimériens dans ces lieux reculés.

- C'était un beau travail, messire, pontifia Erik en rengainant son estramaçon.

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[ Issling méridional - Valesse ]


Les mains encore brûlantes, Valesse contempla le résultat de sa destruction. Le qualificatif beau s’était accroché à son esprit. Beau, je ne sais pas, impressionnant, c’est certain. Il expira profondément pour chasser tout questionnement intérieur.

—Nous dépêcher de rejoindre notre destination ne me gênerai absolument. Susurra Valesse d’une voix à peine assez forte pour être entendu de son tuteur. Kaleo vint alors se poser sur l’épaule du jeune homme.

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Issling méridional - Aquila Valesse

- Messire, cet endroit est infesté, ainsi que je vous l'ai dit. Nous ne le quitterons pas avant d'avoir éradiquer la vermine qui croupit ici, rétorqua-t-il sèchement. A deux lieues de cette forêt, il y a un village. Nous allons y venir.

Deux routes conduisaient audit village. La première, plus courte, plus directe, traversait une lande désolée sur un plateau ; l'autre, bien plus longue, serpentait entre les mottes détrempées et les bourbiers des marécages, contournant les collines basses par l'est. C'était une route pénible et dangereuse. il fallut pourtant la parcourir, car l'autre alternative présentait un risque majeur : les plateaux donnaient sur le nid des Straltzyr. Au terme d'une promenade qui s'apparentait davantage à une patrouille, le duo pénétra le seuil du village évoqué précédemment. Celui-ci, à la manière d'antan, avait été construit autour d'un tumulus surélevé, lequel était cerclé en contrebas par de petites fermes défendues par des chiens et de grands félins aux dents de sabre, le Smilodon, dont il était peu judicieux d'exciter en cette heure tardive. Les hurlements retentissant et l'immense incendie ayant emporté un pan entier de la forêt, les paysans du coin que l'apparition de ces abominations avait déjà suscité la vigilance se tenaient éveillés, armés de fauches et de torches, dans le naif espoir de les repousser. En voyant que l'objet même de leurs craintes s'avéra n'être qu'un chevalier accompagné d'un écuyer, ils en furent soulagés. Ils offrirent à ces inconnus le gîte et le couvert. Malgré tout, chacun risquait de connaître un sommeil difficile.

Dernière édition par Templar le Dim 10 Juin - 19:45, édité 1 fois

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Althéa Keragoven

Althéa fut stupéfaite de la réponse de la comtesse régente. Jamais auparavant, l'on lui avait privé de liberté de mouvement au sein domaine qui abritait la jeune Keragoven. Qui plus est, ce n'était pas une demande, mais un ordre, un Keragoven suivre un ordre de nobles usurpateurs, surement pas. Elle avait repensée aux verbes de son frères Arsène:

- Ma soeur, ma très chère soeur, commença-t-il à voix basse, je te prierai de ne faire confiance à personne ici. Cette traînée qui vocifère ses ordres à ses larbins ne te connaissent guère qu'elle nous méprise déjà. Elle est vraisemblablement jalouse de sa position et de l'influence qu'elle exerce dans ce pitoyable castel. Ses ancêtres trayaient les vaches et se scarifiaient la peau quand les nôtres édifiaient cet empire et mettaient au monde une déesse. Ne l'oublie pas.

Les mots de son frères ne cessaient de la tourmenter, tandis qu'elle observait avec intéret Drusilla. Elle jugea bon de ne pas en ajouter, mais elle n'allait pas se conditioner aux bons vouloirs d'une femme vaniteuse et possessive, certainement pas. Elle se retourna alors, s'empressa d'attacher le talisman autour de son cou avant que le colère ne monte, et se tourna vers les jardins. Pendant que ses pas retentitrent à travers les salon, elle laissa s'échapper ,d'une voix de plus en plus sourde a mesure qu'elle s'éloignait, quelques phrases à son intention:

-Remarquez, seigneur d'Hurnebloadr, que vous me suppliez déja, et c'est très bien ainsi.

Cette pensée, cumulé avec les bienfaits du collier, rassura et détendit la conscience d'Althéa.



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[Issling, Isthmös occidental - Ozgë]

Encore une fois, c'est dans la lenteur et dans la nonchalance que l'inrelith ouvrait les yeux. En réalité, Ozgë se disait "encore une fois", mais elle n'avait aucune idée de combien d'heures ou de jours ont put s'écouler depuis sa capture. Elle se redressa de manière à se retrouver assise contre sa cage, se frottant les yeux afin de mieux pouvoir voir ce qui l'environnait. Le chariot était toujours en mouvement alors que le soleil semblait indiquer qu'il était bientôt midi. Poussant un long soupir, elle croisa les bras en regardant dans le vide, sans réel intérêt.

Malgré sa volonté de résister, la jeune femme avait rapidement cédé à l'emprise que la faim avait sur elle. C'était une torture, une punition qui lui était infligée pour avoir été là au mauvais endroit au mauvais moment. Quand elle se résigna à se repaître de cette bouillie, elle restait sur cette idée qu'elle subissait un châtiment. Mais pourquoi ? Quel crime avait-elle put commettre, sinon celui de faire partie du peuple de la grande steppe ? Ozgë ne se voilait pas la face, elle se savait fautive. En mangeant ce pauvre repas qui n'en méritait même pas le nom, elle se revoyait, dans une poussée d'adrénaline qui lui infligeait la volonté de survivre, planter violemment ses grandes griffes dans le corps de cet homme, de ce chasseur. Lui-même faisait parti de cette absurde mascarade ou nombre de ces étranges êtres peuplant cette forêt ont perdu la vie. Alors peut-être que dans un sens, oui, il méritait ce châtiment. Mais cette pensée ne parvenait pas à laver Ozgë du sentiment de dégoût qui l'habitait. Dans la tribu, on dit souvent que tuer est un grand honneur et qu'on ne se sent jamais mieux accompli en tant qu'être humain après avoir arraché la vie d'un autre lors d'un glorieux combat. Pour elle, son attaque surprise n'avait rien eu de glorieux, et tant bien même elle l'aurait affronté à la loyale et aurait fauché sa vie tel qu'elle l'avait fait, elle savait qu'elle se serait dotée du même sentiment immonde. Non, prendre une vie n'avait rien de plaisant.

Une autre question la turlupinait alors que son regard se posa sur les autres prisonniers à ses côtés. Tous étaient, sans exception, des membres de ce peuple sylvain incapables de parler comme la majorité des hommes, et avec qui elle avait été capturée. Du point de vue d'Ozgë, ses capteurs semblaient l'avoir confondue avec l'un d'entre eux, personne n'ayant apparemment vu et remonté son apparence chimérique, et donc, son identité inrelith. Souhaitant conserver cela en pensant que cela pourrait éventuellement l'aider, elle n'ignorait pas la haine qui été vouée à son peuple et se disait que ne pas divulguer sa réelle appartenance ne pouvait que lui être bénéfique. Aussi ne parla-elle jamais, même si elle comprenait le Selvyen du conducteur de chariot ou des gardes qui lui servaient d'escorte, ne répondant qu'avec de pâles imitations des bruits qu’émettaient ses camarades d'infortune.

Jamais n'eut-elle l'occasion d'obtenir de la part des gardes, relativement silencieux, une idée d'où elle allait, ou de ce qui allait advenir d'elle. Aussi, se basant sur les quelques mots qu'elle put entendre au tout début du voyage, elle se préparait au pire. L'esclavage serait une chance et bien préférable à une autre profession à laquelle elle espérait profondément échapper.

[Hassling, Arkaelis - Kandos de Apolla]

Une manche se finissait tandis qu'une autre commençait. Remettant les dés dans le gobelet, bouchant l'entrée à l'aide d'une main et se servant de l'autre main pour tenir l'extrémité et soulever l'objet en l'air, il le secoua à nouveau avant de retirer sa main pour laisser tomber les dés qui roulèrent sur le tapis de jeu posé sur la table autour de laquelle s'étaient assis les deux joueurs dont le duel était observé par trois autres curieux gaillards patientant en s’abreuvant de leurs choppes de bière. Analysant ce qu'il résultat de ce hasard complet, le premier lanceur tria les dés en fonction de ce qu'il en avait obtenu en les plaçant près de lui, de son côté de la table. Son adversaire lança à son tour un autre set de dés, différents de par leur couleur noire. Visiblement, la chance ne lui sourit pas puisqu'il frappa la table de colère en même temps que des rires se fassent entendre et que les précieuses pièces d'or mises en jeu passent de l'autre côté. Un simple jeu pour passer le temps, de quoi occuper la galerie, le poker de dés était devenu un réel pilier de cette "entreprise".

La pièce qu'ils occupaient se trouvait être une très grande chambre (du moins, qui devait en être une) réarrangée en quartier-général, un véritable repaire où armoires et présentations murales avaient été changées par des râteliers et des présentoirs d'armures. Au centre de la salle, deux grandes tables rondes que se partageait la petite dizaine d'hommes alors présents. Les anciens soudards se trouvaient en réalité à l'étage d'une taverne qui était désormais leur repaire. Après une dernière campagne en Yûrai, sous les conseils et la supervision de l'un d'entre eux, ils étaient venus, ou revenus pour certains, à Arkaelis, en quête de trouver de quoi gagner leurs vies maintenant qu'être mercenaire était devenu plus que précaire. En se cotisant, ils s'étaient arrangés avec l'ancien propriétaire de l'établissement qui accumulait les impayés et qui avait de grande difficultés à rembourser ses dettes. Avec un arrangement à l'amiable, le tavernier restait en quelque sorte maître de son auberge, s'arrogeant le droit de pouvoir rester derrière son comptoir, et ce groupe d'ancien mercenaires avait un endroit où vivre et se réunir en attendant qu'un travail se présente ou que leur chef soit sollicité et décide de passer aux choses sérieuses.

Ce chef, il était également présent. Kandos était près de ce bureau improvisé qui lui permettait de rendre les choses un peu plus formelles. Confortablement assis contre sa chaise, la tête penchée en arrière, il se tenait immobile et plaçait sereinement sa confiance en l'un de ses frères d'armes qui s'occupait de lui faire un rasage de près pour lequel il avait opté. Kandos n'était pas un client pénible, ne se plaignant pas, ne parlant pas et ne s'agitant pas dans tous les sens, en échange il bénéficiait d'un barbier compétant qui ne manquait pas de précision et qui possédait assez de vigilance pour ne pas faire de faux mouvement qui entraînerait une coupure. Entre ces diverses occupations de rasage, de jeux de cartes et de dés, et d’aiguisage d'épées et de haches, l'ambiance de camaraderie pouvait rappeler une sorte d'avant-poste de bandits ou une grotte de voleurs. Ce n'était pas le cas. Il s'agissait de quelque chose de tout aussi dangereux : une bande de mercenaires sans contrat qui n'attendait que l'occasion de se faire un bon pécule.

Une fois satisfait du travail de son camarade, Kandos l'arrêta, se regardant brièvement dans le reflet d'un seau d'eau à ses pieds avant de se laver le visage pour se débarrasser de la mousse à raser qui restait sur ses joues et son menton, se séchant ensuite avec une serviette. Après quoi il se leva, retournant à son bureau pour sortir d'un tiroir une bourse en cuir qu'il attacha avec précaution à sa ceinture. Posé contre son bureau se trouvait également ses armes rangées dans deux fourreaux dorsaux accrochés entre eux qu'il fixa dans son dos. Intrigué, celui qui rangeait le rasoir et le seau toisa son camarade d'un regard perplexe.

- Tu prépares une petite ballade Kandos ? On se fait tout beau et on s'arme jusqu'aux dents ... Tu es parti pour payer une petite visite à une énième jeune damoiselle mariée ?

Souriant à cette remarque, il fit venir à sa main la dague courbée qui était accrochée au mur, la faisant mouvoir rapidement avec sa magie jusqu'à ce qu'il enroule ses doigts autour du manche, avant de la ranger à sa ceinture, après quoi il se contenta de s'asseoir derrière son bureau.

- Dis moi, Faën, me penses-tu vraiment assez bête au point de ne pas savoir tirer des leçons de ce que la vie me jette au visage ? Allons ... Non, je me fie simplement à mon intuition, et elle m'intime d'être présentable aujourd'hui, déclara-t-il d'un ton quasiment prophétique en regardant la porte de la chambre.

[Valysie - Jan Drevel]

Sans aucun doute, ne laissant la possibilité à personne de le nier, le froid hivernal était de retour et cela se ressentait particulièrement en Valysie. Tel Vatraen, au fil des millénaires, avait habitué ses vrais enfants à l’hostilité et la dureté du gel d'un Helkrose approchant à grands pas, mais cela ne l'empêchait pas d'atteindre des températures extrêmement basses capables de mettre ces braves Slaves à l'épreuve. Avec un tel temps, nul n'avait envie de sortir de la maison familiale et de s'aventurer dans le froid de l'extérieur, préférant davantage s'emmitoufler dans une peau bien chaude et de demeurer près du feu auprès de ses proches. C'est ce que Jan rêverait de faire alors qu'il se tenait devant la demeure du comte, priant pour ne pas succomber au gel.

Se tenant les épaules de manière à croiser ses bras qui se frottaient contre son corps pour contribuer à le garder bien au chaud, chose que son manteau de fourrure seul n'arrivait pas à faire, il attendait péniblement que l'on daigne venir lui ouvrir. L'hiver lui était alors comparable à un animal sauvage, venant lui grogner dessus par ses vents glacés qui s'occupaient aussi de lui mordre au visage en s'abattant dessus. Derrière la grille d'une première porte, plus petite, menant ensuite à un pont, se tenaient des gardes agglutinés autour d'un feu dont peu s'intéressait au sort du contremaître. Tous étaient plus préoccupés par leur propre résistance au froid, se réfugiant autour du foyer de chaleur en attendant les ordres.

L'ordre d'ouvrir à Jan, et ce même ordre tardait à venir. En effet, le Slave avait été convoqué ici par son seigneur Valysien, le comte local, qui avait apparemment à faire avec lui. A propos de quel sujet, Jan n'en avait aucune idée, bien qu'il se doutait que cela devait peut-être avoir un rapport avec son métier de contremaître des bûcherons du village voisin, et il se mit à se demander ce qui pouvait lui être reproché ou demandé. Cela n'empêchait pas de le voir commencer à s'impatienter alors qu'il attendait maintenant comme un pique depuis une trentaine de minutes. Les gardes avaient refusé de le faire entrer sans qu'ils n'en aient précédemment reçu l'ordre, et ils le laissèrent accumuler de l'envie à les observer se réchauffer autour de leur feu de camp.

[Issling, Selvya - Élise Hellatoris]

Ce matin là, et comme chaque matins depuis des centaines d'années, le soleil venait à peine pointer le bout de son nez que l'immense capitale d'Issling reprenait déjà son rythme de vie habituel. Les commerces étaient ouverts, les tavernes pullulaient de monde, les rues grouillaient de la populace allant et venant, des gigantesques foules dans lesquelles se perdaient d'humbles voyageurs qui, étant simplement de passage, se remémoreront jusqu'à la fin de leur vie le jour où ils furent submergés par cette marrée humaine. Il ne fallait pas s'attendre à moins de la part d'une telle ville millénaire.

Ce matin là, et comme chaque matins depuis des centaines d'années, les oiseaux de l'aube venaient chanter de leur douce musique sous les fenêtres du triste palais impérial sans empereur. L'insistance des oiselets ainsi que le passage de quelques dames de chambre qui vinrent remplir le bain vide à l'aide de seaux d'eau chaude finirent par la sortir de sa torpeur. Quand elle ouvrit les yeux, les servantes avaient déjà quitté la chambre, leur tâche accomplie, et fermèrent la porte derrière elles. Élise se permit un petit instant de flemmardise dans son lit avant de se redresser de manière à être assise, baillant en se frottant les yeux. Poussant la couverture sur le côté, elle sorti alors de son lit avant de marcher jusqu'à la fenêtre encore fermée de sa chambre. Elle l'ouvrit avant d'en écarter les volets, laissant l'air frais la réveiller davantage ainsi que les rayons du soleil qui l'aveuglèrent pendant un instant. Posant ses bras contre le rebord en marbre de sa fenêtre, elle se pencha un peu en avant afin de se permettre de voir ce qui pouvait se passer plus bas, dans la grande cour du château. Mais depuis quelques années, il n'y avait plus rien à y voir, mis à part les incessantes patrouilles de gardes qui allaient et venaient entre l'intérieur du palais et les murs d'enceinte.

S'en lassant bien rapidement, elle se redressa et s'en alla profiter de la chaleur du bain chaud à sa disposition. Se dénudant, Élise retira sa robe de nuit, la déposant sans délicatesse sur une chaise avant de se rendre près du bain. Mettant un doigt à la surface de l'eau, elle s'assura de la bonne température de sa baignoire avant de l'enjamber, y déposant un pied, puis l'autre, pour finir par s'allonger confortablement dedans. Elle ne perdit pas beaucoup de temps à se détendre et se mit surtout à l'oeuvre, frottant sa peau à l'aide d'un gant et de savon dans des gestes et une attention très délicate. Elle savonna ainsi ses bras, ses jambes qu'elle ressortit de l'eau et les autres parties de son corps qui l'amenèrent souvent à devoir "émerger" et se redresser à genoux. Après quoi elle se rinça avec l'eau qui était à sa portée dans un autre seau laissé là, et s'abandonna finalement à volonté de rester un peu à flâner dans l'eau qui était bien confortable au contact de sa peau.

Finalement, elle parvint à se convaincre de sortir de là, se séchant alors rapidement à l'aide d'une serviette. Au même moment, son regard croisa son reflet dans un miroir. S'arrêtant soudainement, elle posa la serviette contre le rebord de la baignoire et s'approcha du grand miroir collé contre un mur, qui se dépeignait d'un air assez ancien mais dont l'image reflétait restait parfaite et propre. Une fois devant, occupant alors une bonne partie de la réflexion, Élise se tint immobile et muette, posant sa main droite sur son bras gauche qu'elle se mit à lentement caresser. Un air assez mélancolique nuançait son visage, mais cette image triste n'était pas due à ce qu'elle voyait de son corps. Se voyant elle-même, elle subissait simplement un coup de sa mémoire qui la fit ressasser le passé dans un moment où elle sentait que le temps s'était arrêté et n'avait plus de valeur. Il pouvait peut-être s'écouler des secondes, des minutes, des heures, elle se sentait comme emprisonnée dans une boucle où un sablier figé lui laissait tout le temps de réfléchir.

Ces idées noires s'envolèrent rapidement quand elle put apercevoir Adu dans le reflet, assis derrière elle sur la chaise où elle avait déposé sa robe de nuit. Comme d'habitude, il avait la même apparence, celle d'un homme encapuchonné dont le haut du visage n'était pas visible et qui était teint de cet éternel air mystérieux et poussant à la perplexité. Quand elle vint à se retourner, il ne se trouvait plus ici, comme ayant simplement disparu.

Élise ne perdit pas plus de temps, s'attelant alors à se faire présentable et se mit à s'habiller. Après avoir enfilé ses sous-vêtements, elle réaccrocha sa chaîne autour de son cou, puis enfila sa chemise blanche dont elle arrangea bien le col, fixant ses brassards de cuir au bout des manches avant de mettre par dessus sa veste sur laquelle était toujours accrochée sa broche. Elle mit ensuite sa jupe en faisant bien attention de ne pas la froisser, faisant rentrer sa chemise dedans tandis que la veste passait par dessus et qu'une ceinture vint tenir le tout. Une fois prête, elle s'assit à son bureau, sortant d'un tiroir un encrier et une plume ainsi qu'un parchemin. Cela faisait un moment qu'elle s'était mis en tête de faire cette lettre afin de relancer une correspondance qui n'avait pas connue d'activité depuis un certain moment. Réfléchissant un instant, elle joua avec la plume qui se balançait entre ses doigts avant de se lancer.

Cher père,

Cela fait maintenant si longtemps que je ne vous ai pas écrit de lettre que je m'en suis retrouvée rouge de honte.
Aussi ce matin, bien car le cœur m'en dit, me suis-je mis à vous composer ces quelques mots.
Il est vrai que le temps est de mon côté et que j'ai la liberté d'en faire ce qu'il me chante, mais je n'en ai pas profité.
Je suis sûr que vous êtes conscient de ce qui motive mon refus de me rendre en notre demeure afin de vous voir en personne.
Tellara accueille en son sein un baril de poudre dont je pourrais être l'étincelle par ma seule présence, et cela je le refuse.
Inutile de le cacher, j'en suis fort attristée et cela me peine de ne pas avoir vu depuis tant d'années la demeure qui m'a vue grandir.
Je préfère cependant en conserver l'image de calme et de sérénité qui y régnait, et que j'espère, règne encore depuis mon départ.
Ici, à Selvya, mes journées ne sont pas de tout repos, et comme vous devez sûrement le deviner, je suis sans cesse demandée.
Récemment, j'en suis venue à porter mon aide à votre ami, le général Myrion, qui m'a d'ailleurs demandé de vous transmettre son bon souvenir.
Entre renégats de l'Helshaar et imminents problèmes politiques et économique, j'ai très peu de temps à consacrer à notre correspondance.
Mais soyez assurez, mon noble père, que votre fille dévouée ne cesse de penser à vous ainsi qu'à sa famille qui ne cesse de lui manquer.
Je vous somme de transmettre mes vœux les plus sincères à mère, pour qui j'espère vous restez toujours aussi bon et courtois.
Je vous somme de transmettre mes vœux les plus sincères à Eurion, que je félicite pour la naissance de son deuxième enfant.
Je vous somme aussi de transmettre mes vœux les plus sincères et aimants à mon frère Marcellus.
Vous connaissez mieux que quiconque la relation tumultueuse que nous partageons depuis maintenant plus de quinze ans.
Mais sachez que je n'ai jamais cessé de l'aimer et que je suis toujours aussi abattue de savoir qu'il me voue encore de l'aigreur.
Je prie également afin que vous restez en bonne santé, et que vous puissiez continuer d'écouler de nombreux jours heureux à Tellara.

Acceptez cette lettre avec laquelle s'accompagne l'amour inconditionnel et le géant respect que je vous porte,
Votre fille dévouée, Élise.

Devoir et Gloire.

Une fois sa lettre finie, Élise s'arrêta un instant, respirant un grand coup en se faisant craquer les doigts, avant de se tourner sur le côté, face à la porte de sa chambre, à côté de laquelle se trouvaient plusieurs caisses empilées où s'était à nouveau assis Adu. Ce dernier l'épiait sans la regarder, l'observait sans avoir les yeux pour et semblait ... attendre. Élise le toisa d'un regard similaire, légèrement teinté d’agacement. Face à lui, elle détestait cette obligation d'être celle devant engager la conversation.

- Épargne-moi ta lugubrité, par pitié ..., fit-elle lasse en se levant et laissant son parchemin à l'air libre pour que l'écriture puisse sécher.

Élise se saisit d'une coupe qui se trouvait sur une table derrière elle où se trouvait une carafe encore rempli de vin et dont elle versa la précieuse boisson dans son verre, s'asseyant alors à cette table de manière à être face au Maître du Temps qui avait changé d'emplacement lorsqu'elle le quitta des yeux pour le redécouvrir également attablé à un bon mètre d'elle.

- Bien que tu m'aies accompagné depuis que je suis toute petite, je ne suis toujours pas habituée à ça. Ton regard que l'on ne peut pas voir mais qu'il est possible de deviner. Il est très, très irritant.

Un geste étrange de sa part faisait penser qu'il avait légèrement redressé la tête, comme se concentrant et se mettant à écouter avec attention ce que lui disait sa lointaine descendante. Aucune réaction n'était visible, que ce soit du mouvement de ses joues ou de sa bouche, rien ne se mua en expression d'amusement ou de colère, d'indignation ou de gêne.

- Tu ne cesses donc jamais de te plaindre Élise. Tu es née noble certes mais cela n'était pas assez. Tu aurais du venir au monde princesse avec un crâne serti d'un diadème, alors ton attitude désobligeante envers moi aurait peut-être une once de crédibilité. Au lieu de cela, tu ne ressembles à rien d'autre qu'une enfant capricieuse.

- Et maintenant tu m'adresses des reproches ? Je rêve ...

- J'ai maintes reproches à ton égard. Qu'attends-tu exactement ? Il semblerait que je n'arrive pas à lire quelconque volonté de ta part de continuer tes recherches ou de te lancer sur quelque chose de concret. Tu me fais perdre mon temps, et cela m'est quelque chose de précieux car, aussi paradoxal que cela puisse paraître, je n'en ai plus, et devoir subir ta paresse et ta nonchalance me désespère au plus haut point. Dis-le moi maintenant, comptes-tu continuer ou tu n'envisage que de me faire perdre mon temps ?

Élise poussa un long soupir qui prit la place d'un juron qui aurait voulu s'échapper de son esprit, avant de boire à sa coupe en croisant les bras d'un air toujours aussi las.

- J'en ai fait déjà tant Adu. Cela ne te suffit pas ?

- Non. Ce n'est pas assez. Certes, tes efforts furent colossaux, mais désormais tu ne fais plus rien. Ton progrès n'évolue pas, tout est au point mort et- ...

- Assez.

L'impatience l'avait rapidement habité. La mage ne fit pas paraître son ire grandissante sur son visage, mais son ton était assez sec pour faire comprendre qu'elle n'en entendrait pas plus.

- Élise, je veux que tu comprennes que- ...

- J'ai dit, assez.

Adu la fixa longuement avant de hocher la tête dans un semblant de courbette. Élise ressentit la nécessité de fermer les yeux, et une fois qu'elle cligna, Adu avait disparu de son champ de vision, la laissant à nouveau seule dans cette pièce. Ne disant rien, fixant simplement le bois de la table, elle se nettoya l'esprit de cette discussion en reprenant une autre gorgée de vin.

Dernière édition par Varegue le Dim 10 Juin - 20:24, édité 1 fois

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Istrasie méridionale, citadelle d'Hûrnebloadr - Keragoven Althéa

Les Jardins s'avérèrent déserts, vide de monde. Le givre avait déposé son baiser sur les arbres et les massifs vêtus à l'occasion d'un manteau d'hiver, le frais soleil du matin daignait avec force peines à illuminer cette arrière-cour en ruines, et le chant des oiseaux peinait à rompre la quiétude rigide, hermétique, presque inébranlable, de cet ainsi lieu de villégiature aux vagues fragrances fruitées. La couche verdâtre servant de sol n'était que mousse et herbes humides, exhalant une odeur sauvage, presque violente. L'air était lourd, glacial, chargé d'humus, il en deviendrait peut-être désagréable de s'appesantir ici trop longtemps, avec pour seule occupation la contemplation d'une nature austère et peu accommodante au demeurant, et le froid qui, sinueusement, allait s'infiltrant dans les corps endoloris. Soudainement, un chien, sans doute un berger, apparût. Il approchait d'Althéa en remuant la queue et en poussant des aboiements joyeux.

Dernière édition par Templar le Dim 10 Juin - 22:16, édité 1 fois

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Althéa Keragoven

-Le froid ne tuera pas notre Althéa, a la floraison timide, avait pensé une entité mystérieuse.

Cette même entité qui ne cessait de harceler Althéa depuis des années, la priant de succomber dans sa seule et vraie nature, rompre avec la noblesse et se laisser déchainer la nature humaine dans toute sa splendide nudité. Elle guettait chaque opportunité se présentant a elle, un moyen de libérer la bête en cage. Son nez c'était pointé lorsque la maîtresse de la citadelle avait échauffé l'esprit de la demoiselle. Néanmoins, un obstacle imposant c'était présenté à cette entité, le talisman. Lorsque qu'Althéa la portait, cette chose, perdait de toute son influence et de sa force, rejetée violemment dans les tréfonds d'une âme en constant développement. Althéa l'ayant rencontré plusieurs fois, tachait de lui donner un nom, un moyen futile de s'en débarrasser. Armageddon, Salem, Scelus ou Pecca, cette chose, dans sa situation actuelle, se nourrissant de colère et de malveillance, se contentait de participer en qualité d'observateur.

Althéa découvrit l'atmosphère des jardins, celui-ci ne la stupéfia pas. Son intérêt se dirigea vers un bruit, quelque chose de vivant, un animal. Un berger dans un lieu pareil, la surprise vint dans l'esprit de celle qui portait le nom de Keragoven. A part les chevaux, elle n'eut pas l'occasion de cotoyer des compagnons canins, ceux-ci étant reservés a la chasse. Le comportement du Berger ne fit qu'inviter Althéa à le caresser avec une pincée d'apréhension avant de laisser la conpassion submerger chacune de ses caresses. Se doutant de la nature d'un chien joueur, elle trouva une branche morte, et la balança aussi fortement que possible, échangeant avec joie un moment de gaieté dans une citadelle vide de divertissement.

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[ Issling méridional - Valesse ]

Le sommeille ne fut pas agité pour Valesse, mais tout simplement absent. Il plana au dessus de la forêt pour s’évader spirituellement avec son aigle et trouver un autre type de repos, car physiquement il n’avait pas tellement souffert. Il fini malgré lui par somnoler une petit heure avant l’aube, s’il pouvait un temps soit peu atteindre ce lieu.

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Istrasie méridionale, citadelle d'Hûrnebloadr - Keragoven Althéa

Le chien s'empressa de se saisir du morceau de bois, se montrant vif et alerte comme le signalait déjà son appartenance à la race des bergers. Sitôt entre ses crocs, le bâton, victime de l'éxuberante émulation du canidé, se brisa en deux. L'animal aboya une seconde fois, avant de retourner d'un pas trottinant, triomphant, vers celle qui lui avait imposé ce défi. Il déposa à ses pieds la raison même de son excitation et remua la queue.

Débouchant des fourrés, d'autres canidés, qui formaient un véritable attroupement bigarré tant ils se distinguaient les uns des autres, s'approchèrent. Un couple de Carlins jugea bon de s'immiscer dans le jeu, en guettant les mouvements d'Althéa, celle qui déchaînait les passions de la tribu des chiens.

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[Yuri] [Valysie (Est) - Zienkursk]


Ce n'était pas le moment de paraître déstabilisé. Il fallait répondre de manière franche, à mi-chemin entre autorité et prudence (parce qu'on ne voulait provoquer ni défiance, ni mépris).
- Krum, fit Yuri en guise de réponse, ajustant son ton.

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l'Orient valysien, Zienkursk - Vali Yuri

A l'instant précis où le nom "Krum" s'écoula des lèvres de Yuri, la mine de l'employé du bureau se raidit. Il allait sans dire que son interlocuteur, par sa jeunesse et son singulier accoutrement, ne ressemblait guère aux clients dudit homme.

- Je vais vous indiquer où se trouve la bourse du Kozyr Krum Jarine, répondit l'homme en se levant de son bureau, guidant Vali Yuri vers un coffre dont la serrure luisait de mille feux bleuâtres, signe qu'une magie agissait de manière à détourner l'avarice d'éventuels voleurs.

Il psalmodia quelques paroles puis ladite serrure s'entrouvrit.

- Déposez, monsieur. Vous avez eu une bonne initiative en payant le Kozyr. Il partira demain matin, à l'aube.

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Issling méridional - Aquila Valesse

Au petit matin, un enfant au visage ovale, constellé de tâches de rousseurs, aux blonds cheveux d'un or clinquant, qui devait être âgé de dix ou douze ans à première vue, réveilla Valesse. Il lui tendit un panier de pains.

- M'ssire, réveillez-vous... fit-il en le remuant par l'épaule.

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Issling, Selvya - Hellatoris Elise

A l'aube de cette journée d'Hiver, la demoiselle eût tout le loisir de déguster son verre de vin et de savourer cette matinée, quoiqu'elle pouvait entendre, dans les couloirs et les étages supérieurs, résonner des pas pressants, vindicatifs ; des voix viriles, martiales, s'élever, tempêter, s'indigner, autant d'exclamations qui témoignaient d'une réelle agitation au sein du Magister palatii. Une gouvernante d'un âge mûr, au visage austère et défraîchi, frappa à la porte puis l'ouvrit ensuite.

- Dame Elise, je vous salue. Le Magister militum vous a convoqué dans son bureau.

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