Darzna na Anzal - Guerre et Paix

Issling méridional - Aquila Valesse

- À qui faites-vous allusion ? interrogea Erik en serrant la bride de sa monture, le visage perplexe.

[ Issling Méridional - Valesse]


-Vous avez sûrement remarqué l’absence de mon frère aîné à Alta. Répondit le jeune homme en refermant le poing. On a longtemps loué sa force de caractère et sa puissance, mais j’ai toujours senti qu’elle était irréfléchi et bien trop imprévisible. Elle a finit par avoir raison de son propre géniteur, feu mon père.

Issling méridional - Aquila Valesse

« A dire vrai, je n'avais d'yeux que pour sa soeur ce jour-là », songea Erik durant un moment d'absence.

- Il en est souvent ainsi des aînés. Ils paraissent plus talentueux, plus surs d'eux et plus autonomes que leurs cadets. Ainsi, votre frère est ce genre de personnes... Comment pourrait-on le blâmer. La volonté de puissance est commune à tous. Même vous. Ne réprimez pas la bête qui sommeille en vous, seigneur Valesse. Apprivoisez-là au lieu de la craindre.

[ Issling méridional - Valesse ]

-Vous feriez un parfait Aquila, Ser Casca. Voilà des mots qui se transmettent depuis Sirius premier du nom. L'enseignement et la son deux univers, je dois m’efforcer d’entrer dans le second. Combien de temps va durer notre halte ici, Ser.

Issling méridional - Aquila Valesse

- La nuit seulement. On reprend demain matin, répondit-il laconiquement. Casca, Aquila, nous sommes issus de la même souche. Notre famille est prolifique. Avez-vous connaissance de votre famille éloignée ?

[Cité d'Illos - Élise Hellatoris]

Accoudée à la petite fenêtre du carrosse lui offrant une vue sur les environs à côté desquels elle passait, ce petit voyage qui touchait enfin son terme lui parut extrêmement ennuyant. Élise aurait largement préféré pouvoir l'effectuer à dos de cheval, à profiter de l'excitation de la vitesse, de la sensation du vent faisant flotter ses cheveux et d'un voyage qui aurait été plus court, mais il s'agissait d'une mission officielle et en tant que femme, il était mal vu qu'elle se dote d'une monture et était donc préférable qu'on la conserve bien à l'abri dans cette boîte sur roues bien ennuyante. Il fallait aussi éviter d'offusquer Tertullian dont elle devait désormais respecter l'autorité. L'individu ne lui inspirait aucune bonne pensée et peu de sympathie, mais la magicienne était capable de mettre de côté ses sentiments pour demeurer professionnelle et se concentrer sur la tâche reposant sur ses épaules.

De son carrosse, la vue sur les quartiers du port d'Illos changeait complètement de la campagne herbeuse où elle se trouvait précédemment. Elle pouvait facilement voir que les lieux étaient noirs de monde, les foules allant et venant et vaquant à leur occupation dont certains plus curieux s'arrêtaient pour observer le convoi militaire qui passait sous leurs yeux. Inspirant doucement, l'odeur d'iode de la mer lui envahit les narines et le poussa à soupirer doucement en se réinstallant correctement à sa place, s'adossant en relevant la tête d'un air las.

Cité d'Illos - Hellatoris Elise

Le convoi militaire atteignit donc les grandes embarcations conçues pour le transporter jusqu'au Neo Mundi. Une procession, légère, les accompagna jusqu'au port. Aux yeux du vulgaire, il était peu fréquent d'observer un cortège de légionnaires surentraînés dont les armures étincelantes brillaient comme des batteries de cuisine. Quant à la magicienne, l'on ouvrit la porte de son carrosse, et lorsque ses talons effleurèrent le sol, aussitôt une multitude d'yeux la scruta, de fond en large. Elise suscita l'étonnement et le ravissement des foules, peu habituées à voir ce genre de femmes. Elle fut ensuite menée jusqu'à sa cabine où elle eut libre loisir de se restaurer comme elle l'entendait, en vue de participer convenablement à la réunion concertée entre les principaux chefs de la force expéditionnaire prévue ce soir.

[ Issling méridional - Valesse ]

-Oh, pardonnez mon ignorance à ce sujet Ser Casca. Pour la peu que j’ai côtoyé, je ne connais que mes deux cousins Velyr et Victor ainsi que leur sœur cadette, Lyora. L’ on ne m’a jamais introduits pleinement mes grands cousins et autres famille éloigné.

Issling méridional - Aquila Valesse

- J'ignore qui sont Victor et Lyora, nos cousins. Que pourriez-vous me dire d'eux, seigneur Valesse ? fit Erik sur le ton de la conversation, pour rentabiliser ce temps qui leur fut alloué.

[ Issling meridional - Valesse ]

-Contrairement à leur aîné, qui est très proche de son père, mon oncle Valkrain. Qu’il prépare à lui succéder au Forte Altezzi. Victor et Lyora sont plus en retrait et par conséquence très proche l’un de l’autre. J’apprécie beaucoup Victor, il a l’esprit intellectuel et nous partageons beaucoup de centre d’intérêt. Quand à jeune sœur j’ai compris que j’étais devenu la figure du grand frère qu’elle n’avait pas vraiment. Mon absence doit beaucoup l’affecter. Finit Valesse sur un ton trahissant l’effet réciproque.

Issling méridional - Aquila Valesse


- Vous n'ignorez pas cet adage : les séparations larmoyantes produisent des retrouvailles touchantes. Les liens qui vous unissent à votre soeur seront indénouables, souffla-t-il. Tout ceci me fait penser que je n'ai ni soeur ni frère, pour ma part. A ce sujet, je voulais savoir, comment se portent vos relations avec votre soeur ainée ?

[ Issling méridional - Valesse]

-Hélène ? J’ai de l’admiration pour elle. Noble de caractère, elle m’a souvent protégé, que dis je, elle m’a toujours protégé de Valrio. Après la disparition de mon père elle a été d’un soutient inestimable envers mère. J’ai très longtemps réfléchi à sa condition durant notre voyage. Elle va certainement devoir faire l’objet d’une alliance avec une quelconque autre maison. Il s’interrompit un court instant avant de reprendre d’un ton décidé. Aucune de mes sœurs ne sera donné comme poulinière, quiconque les courtises se doit de les mériter, car elle méritent ce qu’il y a de mieux.

Issling méridional - Aquila Valesse


- Qu'est-ce que vous entendez par "ce qu'il y a de mieux", mon seigneur ? L'expression en elle-même est relativement vague.

[ Issling méridional - Valesse ]

-J’estime qu’il n’y a rien de mieux pour elles, que ce qu’elles désirent. Finit par répondre Valesse après un instant de réflexion. Personne ne les obligeras, et j’en serai le garant.

C’était là l’une des premiers fois que Valesse se projetait dans le rôle qui l’attendait à son retour. L’amour fraternel, le liens ancestrale chez les Aquilas venait de parler.

Issling méridional - Aquila Valesse


- Si l'une de vos soeurs s'était entichée d'un palefrenier de basse extraction, vous toléreriez cette union ? interrogea aussitôt Erik, tandis qu'un sourire fugitif effleurant ses lèvres lui avait donné une expression presque moqueuse.

[ Issling méridional - Valesse ]

-Mon...pardonnez moi. Notre ancêtre Sirius s’occupait de nettoyer les cages à rapaces avant de devenir seigneur d’Alta. Il épousa une fille du peuple et non une noble. Nous avons besoin de tout pour faire un monde, palefrenier comme maître d’arme ou chef de guerre. L’horizontalité entre ces destins ne doit pas être chose interdite. Il y a des esprits qui se révèlent là où l’on ne s’y attend pas. Donc si Hélène venait à s’éprendre d’une homme, je ne ferait pas état de sa condition sociale. Il marqua une pause avant de demander. Qu’en pensez vous Ser, est-ce la raisonnable pour un seigneur ?

Issling méridional - Aquila Valesse

- Le cas de notre ancêtre est exceptionnel. Si mes filles devaient épouser des palefreniers cachant tous un Sirius en puissance, je n'exigerai aucune dot. Cependant, un mariage avec un palefrenier serait une mésalliance. C'est évident. Qu'apporterait-il à votre famille, sinon la satisfaction individuelle de votre soeur ? Il faut y penser.

[Cité d'Illos - Élise Hellatoris]

Susciter l'intérêt ne semblait pas étrange aux yeux d'Élise, cette dernière s'étant fait une habitude d'attirer l'oeil et de captiver l'attention, quelque chose qui ne faisait que gonfler son orgueil mais qu'elle se réservait de ne pas laisser éclater. Aussi passa-t-elle face à cette petite foule de regard sans y prêter vraiment de l'attention, se contenant de monter à bord aux côtés de son escorte.

Une fois dans sa cabine, Élise essaya de se faire à l'endroit en s'imprimant dans son esprit que cet environnement allait être sa chambre durant toute la durée du trajet. Toujours affligée par la fatigue que lui apporta la lassitude du dernier voyage en carrosse, la jeune femme ne prit pas le temps de se restaurer et s'accorda simplement quelques heures de repos sur sa couche avant que sa présence ne soit sollicitée lors de la réunion.

Cité d'Illos - Élise Hellatoris

La jeune femme fut donc convoquée dans la cabine du maître d'oeuvre de cette force expéditionnaire. Celui-ci était aux côtés de plusieurs vieux militaires de carrière dont les insignes de prestige ornaient les cuirasses de leurs armures, qui saluèrent tous respectueusement Elise.

Soudain, un pas de deux cents livres ébranla le plancher. L'homme qui entra avait six pieds de haut, les cheveux d'or tordues en tresses relevées comme deux anses d'amphore, des cuisses comme des troncs de chêne, et des poings comme des masses d'armes. Ses bottes rouges, d'un cuir vieilli, étaient maculées d'une boue mal brossée. Le manteau d'hermine qui pendait à ses épaules était assez vaste pour couvrir un lit. Il suffisait qu'il eût une dague à ses côtés pour qu'il donne mine de s'en aller en guerre. Dès qu'il apparaissait, tout semblait autour de lui devenir faible, fragile, friable. Il avait le menton court, un fin nez aquilin, la machoire large et carrée, les épaules larges, massives, la musculature proéminente. Il lui fallait plus d'air à respirer qu'au commun des mortels. Ce géant blond avait bien vingt printemps, mais son âge disparaissait sous ses muscles, on lui donnerait dix ans de plus. Il ôta ses gants en s'avançant vers le magister, puis se tut ensuite.

- Nous sommes donc tous réunis, soupira ce dernier. Nous pouvons débuter. Une mise en contexte me paraît utile. Plusieurs de nos soldats, séduits par l'idée d'acquérir facilement du pouvoir, ont tourné le dos à l'autorité impériale. Leurs agissements, leur subite prise d'indépendance, et leur arrogance se sont traduits par une détérioration de nos relations avec les indigènes. Notre mission, simple de prime abord, et qui consiste à éliminer les principaux chefs de cette félonie organisée et à remettre au pas le reste de ces aventuriers de pacotille, suppose la réussite d'un premier objectif : la reprise de l'avant-poste de Colonnia Jeletis. Nous disposons de tous les outils nécessaires pour mettre en place un siège et d'une carte détaillée des positions stratégiques à tenir. Dame Elise ici présente, et dont les talents en tant que combattante ont été reconnus, combattra à l'avant-garde.

Son ton était péremptoire et ne semblait souffrir d'aucune protestation...

[ Issling meridionales - Valesse ]

-Un peu naïf il se pourrais oui. Au fond de lui Valesse se refuser à envisager l’inverse. Où passerons nous la nuit Ser ? Cette ville est assez peu accueillante.

Issling méridional - Aquila Valesse

- Elle est même carrément glauque, si vous voulez mon avis. Hum... Lors de ma chevauchée jusqu'à Alta, j'avais pris soin de ne pas séjourner ici, fut-ce pour une seule soirée. J'avais accompli une partie du voyage d'une seule traite. J'imagine qu'en traversant les quartiers, avec attention, on trouvera une auberge où gîte et couvert nous attendront.

[ Issling méridional - Valesse ]

-Vous êtes mon guide en ce lieu, Ser Casca. Je vous suis. Dis simplement Valesse qui n’espérait qu’une nuit brève en ces lieux.

Issling méridional - Aquila Valesse


Après avoir déambulé dans les ruelles sales d'Héliandre, les deux compères atteignirent l'enseigne de ce qui semblait être une auberge - ou une vieille échoppe délabrée selon les points de vue. Le Chevalier Erik déposa sa monture au seuil de celle-ci, avec Valesse. Une hôtesse blonde aux cheveux en chignon accueillit les deux hommes. Elle leur proposa à boire.

- De l'eau me suffira, répondit poliment Ser Erik.

[ Issling méridional - Heliandre - Valesse ]

Valesse observa avec une certaine attention ceux qui occupaient la ville. Il n’avait jamais eu autant à faire à tout ce qui est prohibé ou qui n’avait pas lieu d’être à Alta. Aucune femme aussi mal fortunée, ne s’était résignée à tel acte ni aucun individu pour en exploiter la faiblesse. Peut-être en étaient ils la source. La puanteur et l’insalubrité des lieux, faisait toujours plus réaliser à quelle point Alta était agréable à vivre.
Il se projeta, pour ne pas se démoraliser totalement, dans l’ascension des cents. La plus longue rue commerçante qui prenait pour point de départ la porte du mur de Gabryel, le plus récent des trois. Une centaine d’échoppes, d’ateliers, une clinique et deux grand marchés s’y succèdent. Le nom quelle porte n’était qu’abus de langage au départ mais depuis les traités de son père concernant l’ouverture commerciale de Alta, la rue est à la hauteur de sa réputation. Valesse aimais à la parcourir avec sa sœur et les enfants des commerçant. L’exercice devint plus intéressant avec l’arrivé d’étranger. L’on observait les uns, écoutaient les autres, tentaient d’apprendre la langue des uns et de parler avec d’autres.

-Je prendrais la même chose. Ajoute Valesse, qui, après tout ce qu’il avait vus, hésitait même à se risquer au liquide le plus vitale. En attendant le rafraichissement espéré, il entreprit d’observer par coup d’œil les occupant de la tentative d’auberge.

Issling méridional, cité d'Héliandre - Aquila Valesse

On leur servit de l'eau : par chance, elle n'était pas trouble. On les fit s'installer autour d'une table ronde dans un coin relativement délabré de cette auberge où les clous du plancher étaient apparents et où le mur sur lequel était adossé Valesse était humide, signe d'une mauvaise isolation.

- Monsieur, vous devriez seller vos chevaux à l'intérieur. Il va pleuvoir, héla la jeune fille blonde.

- Misère... murmura Erik qui traîna d'un pas las.

Au même moment surgit de la salle d'à côté une femme aux cheveux ébouriffés et dont la mise en beauté semblait maladroite. Sa robe, trouée, épousait ses formes pour mieux les valoriser, et ce au mépris des règles de bienséance. Elle s'approcha de Valesse, avec le pas d'une lionne qui guettait sa proie, en le fixant du regard.

- Bonsoir jeune homme, fit-elle d'une voix langoureuse, presque doucereuse, en s'installant sur la chaise d'Erik.