Nom : Hellatoris

Prénom : Élise

Race : Selvyenne

Sexe : Féminin

Age : 27 ans

Classification : Protos

Apparence physique : Le visage d'Élise évoque la noblesse dont elle provient par les traits gracieux qu'elle possède et qui rappellent le train de vie "paisible" et sans grande peine qu'elle eut le privilège de vivre. Elle arbore des lèvres fines mais ne manquant pas de chair, d'une couleur rose claire marquée, se targuant rarement d'un véritable sourire mais réellement embellies quand c'est le cas et que sincérité répond à l'appel. Ses joues sont lisses et ses pommettes sont assez pales, contrastant légèrement avec le reste de la couleur de sa peau qui n'est pas aussi blanche et trahissant énormément les moments de gênes la menant à rougir. Élise a les cils longs et d'un noir sombre mettant en valeur ses deux yeux bleus clairs en forme d'amande, des sourcils fins et bien dessinés ainsi qu'un petit nez droit et court. De longs cheveux lisses d'un noir jais s'écoulent de sa tête telle une cascade, descendant jusque dans le bas de son dos. Sa taille est svelte, sans faire d'elle une pauvre fille toute maigre, et s'allie bien avec sa taille, atteignant les 170 centimètres, qu'elle se plait à agrandir à l'aide de ses bottes.

Au quotidien, Élise adopte un style vestimentaire bien particulier qui reflète sa volonté d'apparaître élégante et son caractère affirmé et farouche. En guise de haut, elle porte une chemise en coton blanche à manches longues s'arrêtant aux poignets et à col replié avec un petit décolleté. Par dessus, une veste en cuir noir recouverte d'une fourrure de la même couleur sur les épaules et avec des manches s'arrêtant aux coudes. Une petite chaîne en or se trouve autour de son cou et s'enfonce dans sa chemise et deux bracelets en cuir avec des ornements taillés à même la matière s'étendent sur ses poignets et recouvrent l'extrémité des manches de sa chemise. Le bas de sa veste surmonte le haut de la longue jupe en velours d'une couleur noire prune qui s'étend jusqu'à ses pieds, adaptée à sa taille, et qui adopte ses formes au lieu d'être bouffante. En guise de chaussures, elle porte des bottes à talon qui l'aident à paraître plus grande dans une certaine mesure. Qu'importe l'occasion ou le style vestimentaire, elle arbore toujours une broche en argent, accrochée près de son cou à ses vêtements, sur laquelle est inscrite la devise des Hellatoris, "Devoir et Gloire" écrite en Selvyen.

Apparence :


Psyché : Par dessus tout, Élise tient à s'affirmer et à ne pas être mise de côté ou sous-estimée à cause de sa situation de femme qu'elle considère comme un sérieux handicap. Ce sentiment est également soutenu par une certaine dignité. Telle la noble qu'elle est, elle n'est pas non plus emplie d'orgueil et de présomption mais a de l'amour-propre comme le lui a enseigné son sang et sa grâce. Il n'est pas faux de dire qu'il lui arrive souvent d'avoir un surplus de confiance quand il lui arrive de se rappeler de sa prestigieuse ascendance. Le sang de Thylis coule dans ses veines et cela force le respect. Cependant, il est injuste de dénoncer de l'orgueil chez elle à cause de son amour du paraître. Tout comme chaque femme, il lui plaît d'être belle et jugeant la première impression comme étant la plus importante, elle s'efforce sans cesse d'avoir une démarche gracieuse et un style vestimentaire élégant, riche mais sans trop aller dans l'excès. Elle reste assez centrée sur elle-même et, malgré son respect pour les normes sociales et mondaines, elle implique peu dans son jugement la situation des individus avec lesquels elle traite : la clémence qu'elle offrirait à un paysan est similaire à celle qu'elle offrirait à un seigneur et quelconque titre de noblesse face à la dénomination de roturier n'emportera pas sa préférence. Il est alors possible de noter que ses délibérations et sa manière de faire un choix se base sur un fond utilitariste, rendant souvent ses décisions moralement discutables. Ouverte d'esprit, elle ne possède pas grand mal à s'adapter au nouveau et à l'étrange, aborde les cultures étrangères avec respect et curiosité et ne voit pas d'un mauvais œil le progrès technologique et l'évolution des mœurs. Très loin d'être du genre aventurière, certaines circonstances de son existence l'ont menée à se lancer sur un chemin qui la dépasse et qu'elle ne comprend pas elle-même, mais dont elle ressent le besoin d'emprunter et d'en atteindre le bout où elle espère obtenir réponse aux nombreuses questions qui se développèrent au fil des printemps.

Par moment, Élise peut paraître assez étrange, les plus durs dans leurs jugements iront jusqu'à dire qu'elle frôle la folie derrière une sorte de paranoïa, qui est en réalité un sentiment relativement similaire provoqué par ce qu'elle surnomme le "Lien" qui l'afflige depuis sa naissance. Elle a pourtant toute sa tête et est juste la cible d'une catégorie spéciale d’ensorcellement provoqué par des forces majeures contre lesquelles elle ne peut rien. L'existence du Lien a eu un fort impact sur le développement de son caractère, la rendant notamment stricte et franche, du genre à être directe avec ses mots et à dire ce qu'elle pense, la rendant aigrie à certains moments où il vaut mieux ne pas l'agacer ou l'embarrasser sous peine de la voir céder à des accès de colère et par dessus tout, la rendant très vindicative : Élise ne pardonne pas et n'oublie pas le tort qui lui est fait. Cependant, elle demeure une femme de nature réfléchie, préférant analyser une situation de manière méthodique et la comprendre entièrement avant de se charger d'en résoudre les problèmes. On pourrait penser d'elle qu'elle est incapable de faire preuve d'émotion ou d'affection, mais dans une sorte d’égoïsme contre lequel elle ne peut rien, il lui est dur de faire preuve d'empathie à des personnes qui ne lui ont pas prouvé auparavant un certain attachement ou loyauté à son égard. On peut décrire cela dans une sorte de balance qui l'habite : pragmatisme et romantisme ont une valeur plutôt égale mais qui tendent à pencher en fonction de son humeur ou de ses moments de faiblesse. Elle peut être autant froide et terre-à-terre qu'elle peut être rêveuse et idéaliste. Mais ses sautes d'humeur ne la teindront jamais de pessimisme et de défaitisme, deux attitudes qu'elle s'est jurée de renier. Rien ne pourra non plus influencer l'amour naturel qu'elle porte à sa famille qui passe avant sa propre vie.

Compétences & capacités :
Nom : (Pas de nom précis, peut-être nommé "Adu" en référence au nom de l'entité.)
Type : Défensif
Description : Ce don n'en est pas vraiment un. Il faudrait plutôt se référer à cela comme une manifestation physique du Lien qui semble être liée à elle depuis le jour de sa naissance. Ce pouvoir qu'elle ne maîtrise pas se constitue en une sorte d'entité s'étant retrouvée avec Élise comme hôte et qui n'est autre qu'Adu, un Maître du Temps. Celui-ci prouve sa condition d'allié envers la magicienne en étant un véritable ange gardien, son protecteur lui donnant les moyens de faire face à de nombreux dangers. La force magique qu'il dégage se matérialise en un champ invisible qui se manifeste autour d'Élise lorsque, dans une situation fâcheuse, elle se retrouve dans le besoin, et agit comme une armure capable de dévier coups, projectiles et sortilèges. Sa capacité à se maintenir et techniquement infinie puisqu'elle ne dépend pas de la magie d'Élise mais cette barrière reste destructible et un flux de magie concentré et puissant peut en venir à bout. Les êtres très réceptifs à la magie peuvent observer Adu en la forme d'une aura de couleur bleu claire s'émanant de la Selvyenne et peuvent même en distinguer les "mouvements" lorsqu'il rentre en action ainsi qu'une sorte de silhouette se fondant dans la même aura. Élise, de son côté, a une vision plus claire de cet être qui est capable de se déplacer dans son champ de vision sans que personne d'autre ne le remarque et ayant une apparence bien précise d'Adu. Il avait un air mystérieux car, depuis qu'elle est capable de lui discerner un visage, il portait toujours une sorte de capuche recouvrant le haut de son visage d'une ombre dissimulant ses yeux.
Niveau de maîtrise : Élise ne peut pas invoquer les pouvoirs de l'entité à sa guise, cette dernière possédant entièrement le contrôle sur ses propres capacités et prenant elle-même la décision d'agir.

Talents particuliers : Dans leur condition de noble, les Hellatoris se devaient de confier à cette enfant qui porterait le nom de leur maison une éducation convenable une fois que celle des exigences mondaines effectuée.
De l'intendance, elle fut élevée de manière à en maîtriser les ficelles, Élise possède un savoir s'élevant bien plus haut que ce que l'on peut nommer les "bases". Très réceptive à ses leçons, elle en a tiré des capacités à comprendre les mystères des finances, de l'économie et de l'administration. Dans une situation où elle se retrouvait à la tête d'un petit état, il y aurait possibilité de la voir en maintenir les rennes avec habilité sans que le pays ne sombre dans un gouffre dont une mauvaise gestion financière et politique ne pourrait être responsable. Cependant, son rôle est davantage de se retrouver aux côtés des seigneurs où elle se révèle alors comme une conseillère habile dont la vivacité et les capacités de réflexion l'exhortent à donner les bons conseils dans les bonnes situations.
De la chose militaire, elle n'a jamais eu de formation martiale ni de cours d'escrime mais étudia de nombreuses œuvres contant du génie dont firent preuve chefs de guerre et légendaires conquérants d'Océania et une certaine analyse de ces textes lui prête la possibilité de ne pas être entièrement perdue si jamais le destin lui confiait un champ de bataille, une armée et un adversaire, chose peu probable certes, mais avec ce que la vie lui a réservé, toutes les possibilités sont à envisager.
De l'intrigue, ses talents y sont beaucoup plus moindre. Tirer des ficelles dans l'obscurité et déjouer des complots n'a jamais été son fort.
De la diplomatie, Élise s'en est faite une bonne amie, puisqu'elle apprit à se doter d'un beau parler allié à une argumentation perspicace dosée comme il faut de subtilité, de charme et de force. Plutôt que de directement s'occuper de chaque situation délicate à la pointe de l'épée, elle préfère privilégier la plume et les mots.
De l'érudition, Élise s'assura d'être une femme très cultivée et ouverte sur ce que compose le monde. La littérature, dans toutes ses incarnations, lui est une matière dont elle possède un grand lot de connaissances, allant des romans valysiens les plus réputés aux magnifiques poèmes Zheng Hi. Elle s'est arrogé de temps à autre le rôle d'écrivaine mais n'a écrit jusqu'ici que des brouillons de thèses philosophiques, cette même matière dont elle développa une véritable addiction durant sa jeunesse à la Schola Palatinae. Les grands noms et événements importants de l'Histoire d'Océania lui sont également en mémoire, de la simple culture générale assez "basique" pour briller dans un milieu mondain.

Affinités magiques : On s'attend de la part d'une classification Protos la description d'individus ayant une proximité avec l'Helshaar dépassant la moyenne et cela s'illustre à travers Élise dans la grande harmonie qui existe entre son être et les arcanes. Extrêmement réceptive, elle s'est affiliée à plusieurs affinités qui lui offrent un arsenal d'outils conséquent.
Manipuler la magie dans sa nature brute fut une grande partie de son apprentissage des arcanes étant donné de la facilité qu'elle a démontré maintes fois à se servir de la puissance pure du Cerelius. Son outil favori pour sa polyvalence et ainsi toutes les utilités qu'elle lui trouve, elle manie ainsi à sa guise son énergie magique pour en faire une force capable de neutraliser ou terrasser ses adversaires ou de la protéger contre d'autres assauts magiques en absorbant leur puissance. Cette magie est comme une extension de sa volonté, de son âme et de son corps, qui lui permet de faire toujours plus.
Bien que peu commode dans la plupart des situations, Élise reste capable de faire preuve de bonté et de clémence dans l'altruisme qu'incarne la Magie Blanche, Solis. Aux aurores de sa tutelle de la chose magique, Élise pensait dure comme fer que les sorts étaient faits pour se battre et pour blesser, et considérait sa réceptivité au Solis comme étant une faiblesse. Ce ne fut certainement pas le cas de son mentor qui lui inculqua de s'allier aux capacités qu'elle pourrait en tirer car elle n'avait aucune raison de ne pas en arriver à répandre le bien au court de son long voyage. Lorsque la Magie Blanche prend le dessus sur elle, Élise dégage une aura bienfaitrice qui frappe l'âme de quiconque étant près d'elle est capable de la ressentir, permettant de s'affirmer auprès de ses alliés comme étant l'incarnation de leur salut. Elle peut munir autrui de barrières impliquant diverses protections, stabiliser quelconque blessure en limitant saignements et favorisant cicatrisation et ramener un être au calme, quelque soit la cause de sa précédente détresse, en lui insufflant sa magie.
Enfin, de manière moins importante mais tout aussi surprenante, la magicienne connaît une connexion à une troisième nature magique, le Krisvald, qui l'aide à manipuler mages sans préparation et simples d'esprits en tordant et pervertissant leur perception de la réalité sous de puissantes illusions pouvant s'attaquer à leurs sens visuels, auditifs, olfactifs et tactiles, les condamnant à suivre une vérité corrélant avec sa volonté et non pas avec le réel. Dans une certaine mesure, cela lui prête également dans l'art de l'oniromancie, où elle est capable non pas de prédire l'avenir à travers les rêves mais de les sonder, qu'il s'agisse des siens ou de ceux d'autrui, de manière à en déceler des fragments de personnalité ou du passé profondément enfoui dans le subconscient.

Particularité raciale : En tant que Selvyenne, Élise possède une faible connaissance et maîtrise de la psychurgie. Dans son inventaire de capacités se retrouvent ainsi un maigre panel de pouvoirs psychiques tels que la télépathie lui permettant de transmettre ses pensées à une personne face à elle et la clairaudience lui permettant de concentrer sa magie de manière à décupler les capacités de son ouïe. La magicienne en est encore à un stade d'apprentissage sur ces matières là et, malgré son potentiel magique, ne maîtrise pas encore entièrement ces pouvoirs là.

Biographie : Maintes maisons, furent-elles d'un sentiment d'appartenance à Issling ou Hassling, maintinrent possessions et titres de noblesse et ceux pendant des siècles durant, et qui peuvent aujourd'hui se comporter avec une certaine condescendance auprès des familles de petits nobliaux qui oseraient encore espérer établir une certaine comparaison, voir un pied d'égalité avec elles. Si ce n'était pas l'ancienneté qui les couvrait de prestige, une ascendance glorieuse, souvent confirmée par des documents dont nombreux sont ceux qui douteront de leur légitimité, affirmait une certaine supériorité inégalable et un nom envié. Les Hellatoris comptent parmi eux et occupent cette place avec une fierté titanesque.

C'est en leur sein, dans la citadelle Tellara, qu'Élise vit le jour, accueillie par une soirée de printemps accompagnée d'orages et de vents violents soulignant peut-être la particularité de la naissance qui allait se produire. Les femmes de chambre qui servent toujours cette noble famille se rappellent encore avec angoisse et en encaissant un frisson glacial que l'on martelait dans leur dos comme un clou du jour où elles assistèrent à cet accouchement qui dura de pénibles et longues heures qui virent maintes fois les visages pâle du docteur qui craignait d'avoir sur les bras la mort de la mère et de l'enfant. L'événement était similaire à une lutte, comme si l'on cherchait à ne pas laisser Élise une chance de respirer et d'ouvrir les yeux. Mais qui pouvait bien chercher cela ? Et qui se dressait comme sa défense ? Le physicien l'ignorait bien qu'il aurait juré qu'une telle lutte avait réellement lieu, mais il se contenta du succès de la mise au monde de l'enfant et de la survie de sa génitrice qu'il parvint à sauver. Cette dernière garda des séquelles cependant, et après être restée alité pendant un long mois, les médecins qui se chargeaient de veiller sur elle eurent à faire le triste constat qu'elle ne pourrait plus jamais porter d'enfants.

Mais les Hellatoris avaient été déjà bien gâtés. Dame Serena, avant de mettre au monde Élise, avait déjà donné deux garçons à son mari. L'aîné, Marcellus, était déjà âgé de huit ans et portait le titre d'héritier désigné et le cadet, Eurion, en avait trois. Ainsi, gardant malgré tout sa femme à ses côtés et se satisfaisant de la progéniture qu'il possédait alors, Tyndare accueillit la naissance de son dernier enfant, de cette petite fille qui essayait déjà alors de lui attraper la main alors qu'il la prit pour la première fois dans ses bras, sans grande joie ni déception. Il restait indifférent, d'une apathie similaire à celle qu'il abordait à la naissance de ses deux autres enfants. Éternel pragmatique, concentré principalement sur son devoir d'honorer sa maison et de la gérer d'une main de fer, il ne voyait là que l'acquisition d'un autre pion dans l’échiquier politique Selvyen qui pourrait éventuellement lui faciliter la tâche dans son objectif de sécuriser le salut des Hellatoris après son départ pour l'au-delà. Ce n'était pas là un fait très surprenant, ni vraiment choquant. Une simple norme, pourrait-on presque dire, observable chez presque tous les patriarches des nobles dynasties des deux empires selvyens.

Élise grandit, dit ses premiers mots et fit ses premiers pas sous l’œil avisé de sa mère, Serena. Cette femme remarquable posa très tôt les bases sur lesquelles commença la vie de la jeune enfant, la dressant presque de la même manière que l'on dresserait un animal, sous une main et un regard strict, sévère et qui exigeait déjà de sa part une rigueur irréprochable. Ce n'était pas là une sorte de vengeance qu'elle chercherait à exercer sur l'enfant qui lui avait causé tant de peines, il fallait plutôt voir cela comme une aide, un guide qui lui ferait comprendre quel genre de vie une Hellatoris devait mener. Ce fut un franc succès, puisque très tôt, elle avait déjà le profil d'une enfant de noble. Elle devait tout cela à Serena, qui ne manqua pas non plus de lui donner ce qu'il fallait d'amour maternel pour ne pas la laisser s'isoler dans une carapace froide et devenir un être sans couleur, seulement terni par différentes nuances de gris comme c'était souvent le cas chez les enfants de tels nobles. Aussi, sous la supervision de sa chère mère, elle marqua ses débuts dans le monde mondain en se familiarisant lentement avec les codes et les normes. Dès ses six ans, elle était déjà "présentable" et parvenait à soutirer surprise et sourires auprès du sang bleu côtoyant les Hellatoris qui purent apprécier son étonnante politesse et sa docilité.

C'est aussi dans le même âge que commença un chapitre de sa vie bien étrange et décisif. Qu'était-ce ? Quelle était la nature de cette chose ? En ces temps-là, c'était des questions que la jeune fille se posait à sa manière, dans son esprit enfantin, avec ses mots enfantins. En effet, dès sa plus jeune enfance, aussi loin que sa mémoire est capable de remonter, il arrivait de temps à autre que là où elle pose son regard, l'enfant apercevait "un quelqu'un" que seule elle pouvait voir. Quand elle en parlait, on prêtait cela à un cas d'ami imaginaire totalement inoffensif et l'on s'en préoccupa peu. Cette étrange silhouette bleue n'avait pas de visage perceptible ni d'yeux, mais semblait remarquer la petite selvyenne et il la "regardait". Du moins, c'était ainsi qu'elle ressentait la chose. Un tel phénomène pourrait être vu comme quelque chose d'effroyable, comme un terrible cauchemar que l'on ne souhaiterait à personne. Mais dans sa candeur, Élise n'en était nullement effrayée. Si les adultes disaient que c'était un ami, alors ils devaient avoir raison. Pourquoi avoir peur d'un ami ? Ce sont des personnes bienveillantes, qui veulent toujours du bien à votre égard et qui jamais ne pourraient vous causer du mal. Elle s'en lia réellement d'amitié et prit pour habitude de lui parler dans les moments où elle se retrouvait seule. Il ne répondait pas, semblait être muet, mais elle avait la forte impression qu'il écoutait et elle interprétait des réponses de sa part à la manière qui l'arrangeait.

On ne sut identifier cette étrange entité, mais il s'incarnait comme sa bonne étoile. Entre deux leçons et réunions familiales exigées par Tyndare, Élise occupait ses journées en jouant avec son frère Eurion. Quand l'aîné était trop encadré par leur père et préoccupé par ses devoirs d'héritier pour pouvoir vraiment côtoyer sa fratrie, Eurion recevait moins d'attention et avait l'opportunité de jouir de réels temps libres qu'il passait avec sa petite sœur à l'orée d'un petit bosquet se trouvant proche du domaine familial. Il arriva un jour, quand elle avait huit ans, où les deux enfants s'aventurèrent plus loin qui leur était permis dans la vaste forêt en poursuivant leurs jeux de manière inconsidérée et irréfléchie et un grand malheur aurait pu se produire. S'aventurant trop près d'une grotte, ils éveillèrent la colère de son seul habitant qui y avait établi sa tanière, un grand ours visiblement agacé que les deux jeunes garnements le sortirent de son sommeil. Eurion eut la vivacité d'esprit de réagir rapidement et s'enfuit alors qu'Élise resta plantée là, paralysée par la peur. L'ours s'approcha de sa proie, prêt à l'abattre d'un puissant coup de griffe, et au moment où sa patte allait faucher la vie de la selvyenne, son attaque se heurta à une force invisible qui lui arracha un grognement de douleur et le fit s'enfuir. Une poignée de garde servant la maison Hellatoris furent spectateurs de cette scène qu'ils s'empressèrent de rapporter à leur maître. Saisi par la curiosité, Tyndare fit venir un recteur d'une académie selvyenne pour ausculter Élise et comprendre l'origine de cette manifestation. Il ne remarqua pas la présence de l'entité, mais fut sévèrement impressionné en sondant l'énergie magique de l'enfant et en décela un potentiel incroyable rarement observé. Les Hellatoris avaient été bénis d'une Protos, une nouvelle qui laissa la plupart des membres de sa famille surpris, sauf son père qui était plutôt concerné.

Depuis ce jour, Tyndare se mit à accorder de l'attention à la jeune fille, qui remonta légèrement dans son estime, lui donnant une chance d'y rester et d'y grimper. Du haut de ses seize ans, Marcellus accueillit d'un mauvais œil le fait que sa petite sœur débarque ainsi dans les leçons privées que son père lui donnait jusque là. Alors que l'héritier Hellatoris tâchait d'être discipliné et diligent, le père lui dictait diverses leçons portant sur les machineries de l'administration et de l'économie, et la fille assistait silencieusement à ce cours, assise près du bureau de son géniteur. Quand Marcellus se livrait à ses leçons d'escrime auprès de ses maîtres d'armes et sous l’œil attentif de leur patriarche, Élise se tenait encore une fois là, spectatrice tout aussi attentive. Une justification derrière cela pouvait être qu'il comprit que sa fille sortait du lot et ne serait jamais une simple bêtasse échangée comme du bétail dans un mariage arrangé avec une famille alliée. Elle était probablement destinée à quelque chose de plus grand, et peut-être cherchait-il à donner un coup de main au destin ? Ou encore, l'on pouvait ce dire de cet homme que sa vie n'aurait changé en rien qu'Élise soit présente ou absente, et qu'il était simplement satisfait de son obéissance et de la tenue dont elle faisait preuve. Peut-être d'une manière qu'il n'admit jamais, il tissa un certain lien avec sa fille, se prenant à avoir de l'affection pour elle lorsque naquit un grand respect bâti pour l'intelligence et la vivacité dont faisait preuve la jeune enfant. Elle finit par le suivre n'importe où ou il allait, et inévitablement, ils continuèrent à se rapprocher puisque Tyndare déteint sur sa fille qui vint à lui ressembler sur plus d'un point.

Marcellus était fort différent d'Eurion. Quand ce dernier s'affirmait être un jeune homme satisfait de sa condition, qui n'était pas doté de grandes ambitions et qui s'efforçait simplement de mériter le nom qu'il portait, Marcellus était fort différent. L'héritier des Hellatoris avait un esprit compétitif poussé, une ambition colossale, la volonté d'être le premier en tout point et de recevoir de l'attention ainsi que les adulations de l'assemblée. Aussi vint-il rapidement à développer une haine pour sa propre sœur, une haine inhumaine, incompréhensible et qui vient bientôt à se transformer en une volonté meurtrière. Peut-être était-il fou, ou alors était-ce la peur de se voir détrôner par elle qui le fit agir, rien qui puisse justifier l'expérience qu'il fit vivre à la pauvre enfant. Une expérience effroyable pour Élise qui se vit frôler la mort. Cela se passa quand elle avait dix ans et que son aîné en avait dix-huit. Marcellus attendit patiemment une opportunité pour être seul avec elle et il se servit de sa force bien supérieure pour s'emparer d'elle, la soulever d'un bras et la maintenir en l'air en se rapprochant lentement d'un balcon de la grande demeure. Ses yeux brûlaient par la ferme intention qui le détenait et qui l'invitait à commettre l'irréparable. Une fois de plus, dans un danger imminent, l'entité vint s'interposer et sauver son amie qui retomba au sol alors que son frère fut violemment projeté contre un mur, se cassant probablement quelques côtes. Tyndare veillait. Il se tenait là, arrivant certes au dénouement de cet accident mais ayant vu plus que cela. Marcellus crut le duper et joua le rôle de la victime, dénonçant à son père que cette “dangereuse folle” avait tenté de le tuer, accusant cette même enfant toute frêle qui s'était effondrée en pleurs sur le sol. Tyndare fut déchiré entre le dégoût qu'il ressentit en sachant son fils capable de commettre un fratricide et le retour de ses doutes en étant spectateur cette fois du potentiel destructeur d’Élise. D'une manière glaçante, il mima de tomber dans le piège du jeune héritier, tout en lui faisant jurer de garder cette histoire pour lui. Quelques jours plus tard, il se contrait de forcer Élise dans un véritable exil en la faisant quitter Tellara qu'elle ne revit plus avant longtemps.

Élise fut envoyée chez son oncle, Damian, un officier de l'armée impériale ayant rencontré de nombreux succès dans le conflit Inrelith lui ayant accordé une promotion et une place au bercail en devenant un sergent-instructeur,  accueilli sa nièce pour rendre service à son frère, et devint son responsable. Tout comme son père et le père de leur père, l'oncle d’Élise était un homme très tourné vers l'honneur et désireux d'acquérir du prestige sur le champ de bataille. Politiquement, il avait le même alignement des Hellatoris, un alignement relativement ambigu puisqu’il ne rejoignait pas celui de la majorité des grandes familles aristocratique d’Issling. De par leur passé militaire prestigieux et de leur proximité avec l’armée, les Hellatoris comptaient parmi les rares nobles soutenant la cause des Princeps auxquels ils appartenaient et dont la situation était en train d’empirer sous la tumulte qui se mettait à secouer l’empire. Le départ d'Élise correspondait en effet à la situation de l’armée, désastreuse, qui formentait déjà probablement la future révolution militaire sous le règne pathétique de l'impératrice Angelica.

De son côté, Élise intégra alors la prestigieuse Schola Palatinae, une académie magique réputée, au prestige immense et fréquentée uniquement par l'élite occidentale. C'est ainsi que commença un renouveau décisif, car la femme qu'elle est aujourd'hui a réellement été modelée durant son cursus à l'académie où, sous l'oeil attentif de ses professeurs et mentors, dont les dictons et les leçons lui sont encore bien précieuses, elle développa bon nombre de ses capacités, qu'il s'agisse de talents sociaux qu'elle avait commencé à perfectionner sous la tutelle de son père ou d'apprivoiser son potentiel magique qui attira l'intérêt de plus d'un professeur. Cela ne lui provoquait pas un grand émoi, mais à son arrivée, de nombreux représentants de la Schola avaient insisté pour obtenir un rôle plus important auprès du petit prodige et de la prendre sous leur aile. Il fut décidé au final, après la réception d'une lettre marqué du seau des Hellatoris, que la jeune fille devienne l'élève d'une mage proéminente de l'académie, Roxane de Jassier, une autre figure importante du parcours d’Élise.

Roxane approchait la quarantaine mais paraissait bien plus jeune et quelque chose subsistait dans son visage, dans sa manière de sourire et dans l'expression faciale l'illuminant constamment, qui évoquait déjà à la jeune noble un sentiment de confiance et de sérénité. Elle se savait entre de bonnes mains. Roxane était une bonne professeur qui avait sa manière à elle d'enseigner. D’Élise, elle attendit toujours de la passion, une volonté d'apprendre et lui offrit aussi la liberté de s'exprimer tel qu'elle l'entendait. S’armant de patience, de gentillesse et de bienveillance, elle entreprit de charmer son élève afin de lui faire aimer son apprentissage de la magie et d'en tirer des résultats et des améliorations se promettant plus probants. Dès la première année, Élise se prouva à la hauteur des prédictions, dépassant même les attentes. Cela résultait d'un sérieux irréprochable, de diligents efforts et d'un développement personnel remarquable. Déjà bien tôt, elle faisait preuve de maturité, d'application et était fort consciencieuse.

Le développement de sa maîtrise de la magie répercuta sur la présence de l'entité qui commença à subir des changements durant l’adolescence d’Élise. Plus elle apprit à avoir le contrôle de son Helshaar, plus l'entité se précisa, se forma et développa des capacités. Bientôt, elle vit sur cette face sans visage s'additionner des formes similaires à celles d'un humain. Le haut de ce visage semblait être dissimulé sous une capuche, mais des creux, des rides, un nez et une bouche vinrent à être perceptibles. Accompagné à cela, un son, un vibrement à peine perceptibles qui se confirmait au gré du temps et qui ne se composait pas de parole claires. Pourtant, elle semblait comprendre ces vibrations comme des paroles qui lui étaient adressées jusqu'au jour où ce furent de véritables mots qu'ils purent échanger. Élise fut agréablement  surprise de ce revirement de situation et de voir que cet ami bien spécial était désormais capable de communiquer avec elle. Cependant, il conservait un air mystérieux dans le sens où c'était Élise qui commençait ces discussions et où il demeurait silencieux quand elle lui posait certaines questions, répondant à certains instants qu'il “n'était pas encore temps”. Bien évidemment, curieuse comme elle était, elle ne put se satisfaire d'une telle réponse et mena alors l'enquête d'elle-même. L'identité de cette être qui l'avait adoptée comme hôte se confirmait, mais ses desseins lui restaient bien sombres.

Élise s'enrichit considérablement au sein de la Schola Palatinae et continua à côté une éducation convenant à une future dame, assez poussée dans les champs de la politique, de la gestion mais aussi de la philosophie et des arts littéraires. Du point de vue de l'enseignement magique, elle se révélait tout aussi exceptionnelle et surprenante. Sa maîtrise du Cerelius, par rapport aux autres élèves, était incomparable et même celle des professeurs faisait pâle figure à côté. Elle s'attira ainsi le respect de ses aînés qui reconnaissaient unanimement ses capacités qui la rendrait sûrement maîtresse des combats auxquelles elle prendrait part mais se frotta aussi à l'envie et la jalousie de ses pairs. Rares étaient les autres élèves qui devinrent ses amis étant donné de la véritable haine que lui vouait beaucoup d'autres étudiants de la Schola qui, malgré leurs compétences, ne parvenaient pas à la dépasser. Aussi passait elle pour la mal-aimée des classes auxquelles elle vint à appartenir, mais apprit dans ces épreuves comment savoir qui était réellement ses amis.

À l'aube de ses vingt ans, avec le support de ses professeurs et de tout le gratin du rectorat magique qui avait suivi avec attention ses progrès et sur les recommandations de Roxanne, Élise fut diplômée de manière bien précoce mais sans que personne ne puisse douter de ses compétences. Fidèle aux siens, elle entreprit de retourner à Tellara et de mettre ses compétences au service de son père. Les retrouvailles furent heureuses dans l'ensemble, Tyndare acceuillit sa fille dignement et avec fierté en ayant vent de son succès, Eurion était tout aussi heureux de revoir sa chère soeur pour qui il n'avait jamais cessé de porter de l'affection et c'était également le cas de Serena. Bien évidement, ce n'était aucune surprise de savoir que ce n'était absolument pas le cas de Marcellus. Aucune étreinte, aucun baiser, aucune douce parole. Un simple regard noir contenant beaucoup plus de mépris qu'il en avait déjà auparavant. Dans sa rancune farouche, Élise lui adressa le même regard et des salutations froides qui dissimulaient la tristesse qui la saisissait en se rendant compte de la haine que lui vouait son propre sang. Cette tension s'était abattue sur l'ensemble de Tellara et chaque repas était terriblement dénué d'une quelconque chaleur. Sans avoir eu le temps de profiter longtemps de la compagnie de sa famille et après s'être vue refusée une véritable rencontre avec ses neveux et nièces du fait que Marcellus refusait de la voir traîner autour, l'ambiance devient pesante et leurs relations s'envenimèrent pour devenir encore plus grave. L'héiriter Hellatoris aurait peut-être tenté à nouveau de prendre la vie de sa soeur si cette dernière n'était pas désormais une adulte qui était en plus douée de talents que jamais il ne pourrait égaler. S'engagea alors une longue discussion entre Élise et Tyndare quant à l'avenir de la jeune magicienne. Conscient des capacités, du sérieux et du fort caractère de sa fille, Tyndare ne se rétracta pas quand elle lui demanda simplement la liberté de faire ce qu'elle souhaitait de sa vie. Dans la confiance qui les liait, il accepta avec peu d'amertume, lui faisant quand même jurer de conserver cette fidélité pour les intérêts de sa maison.

Ce fut un autre renouveau pour Élise, un renouveau dans lequel elle bénéficiait entièrement de sa liberté, où elle pouvait faire ce qu'elle voulait de sa vie sans que personne ne puisse lui dire quoi faire. Elle avait alors vingt ans, et Issling était en proie à de nombreux changements au fil de cette année 1522. Usant de ses contacts auprès des hautes-sphères de l'armée, son père et son oncle parvinrent à lui obtenir une place à la capitale où elle se mit à travailler pour les intérêts du gouvernement militaire qui prenait place, conseillant dignitaires et officiels de l'état-major qui aimaient s'entourer de ses précieux conseils et de sa simple présence gracieuse. Selvya fut alors comparable à un immense champ, un terrain de jeu où elle rencontra et apprit à profiter de la liberté qu'elle avait la chance de posséder. Mis à part les normes et codes, rien ni personne ne pouvait lui dire la manière de vivre sa vie. Ce ne fut pas une dégradation non plus. Élise savait comment vivre dignement, en respectant morale et éthique et ne devint pas pour autant une dévergondée sans foi. Mais elle ne se restreint pas à dénier ce qui faisait que la vie valait la peine d'être vécue, en l’occurrence, l'amour. Son dévolu se jeta sur un membre du corps d'officiers proéminent du parti Princeps répondant du nom de Florent Melitis, un brave homme qui était parvenu à la charmer. Elle était tombée pour sa beauté, la blondeur germanique fougueuse de ses cheveux et l'humilité de sa personne, une vertu qu'il était rare de voir dans ces sphères là de Selvya. Il était originaire d'une famille de petit nobles ayant davantage l'apparence de grands bourgeois de la région d'Alta et avait emporté avec lui une bravoure qui lui faisait honneur, une culture forçant le respect et la présence constante d'un sourire sur son visage qui parvenait à égaler la magie du Solis de la magicienne folle amoureuse. Élise passa deux années à la capitale d'Issling, restant au service du gouvernement de Titus ainsi que dans les bras de son amant. Leur idylle vint malheureusement s'achever dans la déception de Florent qui comprit dans l'hésitation de sa douce l'absence d'une volonté de s'installer et de se marier. Pensait-il peut-être bientôt lui demander sa main, s'élever socialement et avoir de nombreux enfants avec elle ? C'était un rêve qu'elle ne partageait malheureusement pas et leur relation s'acheva au même moment que l'empereur Valentinien cessa d'être des nôtres.

Au même moment où Élise faisait ses bagages, s'apprêtant à partir pour une autre cour, n'importe laquelle, que ce soit celle d'un gouverneur militaire ou d'un Lord d'Isseling, Adu sortit de son silence et s'exprima après n'avoir rien dit pendant une période dont elle n'était pas capable de déterminer la longueur. Comme expliqué précédemment, la mage avait fait de nombreuses recherches sur la nature du spectre présent dans sa vie depuis ses premiers souvenirs. Elle avait deviné ce qu'il était, et de son coté, capable de lire à travers les pensées et les émotions de son hôte, il se savait démasquer. C'est là qui révéla son nom, celui d'Adu, un nom bien singulier qui n'évoquait pas de culture connue. S'ensuivit une longue discussion où il décida de faire confiance à l'être exceptionnel qu'il avait choisi pour hôte et de lui révéler tout ce qui le concernait, souvent se retrouvant plutôt à confirmer ce que l'esprit malin de la magicienne avait pu deviner. Dans un passé lointain, bien avant le règne dépravé de Selena, bien avant la lumière de Sola, bien avant la mythique "ère des sabres" qui forment de nombreuses légendes, l'entité lui livra le récit de sa vie simplifié de manière à ce qu'Élise puisse comprendre. "Dans un temps où les Rois, enivrés par leur pouvoir, avaient asservi leurs peuples dans les chaînes de la souffrance et de la misère, nous étions le feu ardent qui vint les faire fondre." Elle comprit ce en quoi consistait ce groupe d'individus mystérieux qu'étaient les Maîtres du Temps et elle résolu enfin le mystère de la présence d'Adu en son sein. Se sachant mortel et persuadé que sa fin était proche, ce dernier se mit à prévoir un moyen de pouvoir continuer à servir le Créateur et s'assurer que l'agenda qu'il avait donné à ses fidèles Maîtres du Temps puisse être un jour achevé. Keraton n'était alors plus rien, une infime particule du vide, mais il subsistait dans le souvenir de ses serviteurs, dont Adu, qui se servit de ses puissantes capacités qui lui étaient accordées par son maître à l'écoulement du temps la tâche de transmettre son devoir à sa succession. La concentration de sang de Maître du Temps dans ses veines et son incroyable connexion avec l'Helshaar la fit être "l'élue" dans laquelle Adu retrouva un semblant de seconde vie dans l'enveloppe d'un esprit existant par le biais de la magie. Élise s'enveloppa d'un scepticisme qu'elle tenait bien de son père. Ce n'était pas tant l'histoire du prétendu Maître du Temps qui la dérangeait mais la tâche qu'il prétendait lui avoir légué. Un héritage bien dérangeant. Elle ne savait pas si elle ferait de cette légendaire épopée un but de sa vie, mais elle ne pouvait pas ignorer qu'un rôle titanesque se tenait sur ses épaules.

Les cinq années qui suivirent, elle les passa à dédier son existence sur deux plans.
Tout d'abord, elle poursuivit sa "carrière politique", affirmant son rôle de mage itinérante se rendant de cour et en cour pour prêter ses talents magiques et offrir ses conseils à qui pourrait bien l'entendre. Son efficacité dans le milieu politique lui fit lentement se tailler un nom et une réputation assez favorable. Dame Élise Hellatoris marquait ainsi les esprits : une maîtresse de la magie comme Océania n'en avait pas vu depuis des décennies, aux conseils qui valaient de l'or et dont la beauté et l'élégance s'alliaient en un mélange exquis pour les yeux. Elle devint rapidement demandée pour résoudre divers conflits qu'ils soient d'ordres diplomatiques et administratifs, s'imposant comme un juge neutre sur plusieurs affaires, mais aussi sur des dossiers plus sombres se référant à tout ce qui pouvait être lié aux affaires de corruption magique, de sorciers renégats ou de malédictions qui nécessitaient d'être rapidement réglées dans une efficacité irréprochable. Issling était bien satisfaite d'avoir en son sein celle que l'on vint alors à surnommer "L'Aigle Écarlate" en référence à la fois au blason de sa famille et à la ruse d'un tel rapace qui lui était souvent prêtée.
Ensuite, elle poursuivit ses recherches et son étude du passé d'Océania afin de comprendre ce que ces puissances supérieures attendaient d'elle. Il était impossible de trouver dans les livres d'histoire quelconque référence précise de l'Âge Mythologique, et elle dut s'évertuer à démêler le vrai du faux à l'aide de légendes retranscrites dans les livres les plus difficiles à retrouver des librairies de la Schola Palatinae et du Cicero Castello qui relevaient plus souvent de l'imaginaire et de la manipulation historique et d'anciennes traditions orales qu'elle eut à aller chercher dans les plus vieilles régions des Empires Selvyens de la bouche d'anciens sages colportant ces récits que le père de leur père leur avait raconté et qu'ils étaient désormais les seuls à détenir. Adu continuait à veiller sur elle, satisfait de voir les habiles efforts qu'elle appliquait dans cette quête qu'il lui avait confié, mais se mit alors à en attendre plus de sa part quand il se mit à prédire les importants changements qui allaient se mettre à secouer l'environnement de sa lointaine descendante ...

Objectifs : - Soutenir et affirmer les intérêts de la Maison Hellatoris en portant de l'aide à ses potentiels alliés et à l'ensemble de la caste des Princeps pour assurer leur futur soutien à son père et à son frère dans l'hypothèse où ils viendraient à en avoir besoin tout en restant à disposition du gouvernement militaire, répondant uniquement à la magistrature et à "l'autocrate".
- Éclairer le mystère qui entoure la mission que lui a confié le Maître du Temps Adu afin de pouvoir en planifier un moyen de l'accomplir et finalement percer à jour l'énigme qui la lie au sort de Keraton.