Nom : Vali
Prénom : Yuri
Race : Slave
Sexe : Masculin
Age : 18 ans
Classification : Deutéros

Apparence physique : Yuri a l’aspect d’un Slave lambda : taille moyenne, corps robuste et souple, façonné par le travail à la mine, visage creux, yeux verts. Ses cheveux sont bouclés et blonds, seul trait distinctif du reste de son peuple. Il souffre d’asthme.

Psyché : Yuri n’a pas le mental d’un guerrier, mais celui d’un Slave habitué à suivre des ordres et effectuer des tâches répétitives. En résultent un manque d’autonomie, peut-être le symptôme d’une absence de courage, et une inaptitude à prendre des décisions fermes. On pourrait relever chez lui une certaine candeur, due au fait qu’il n’a pas encore découvert le monde totalement, de découvrir l’étendu de ses vertus comme de ses vices.
Il aspire néanmoins à la justice et à la liberté, comme si ce fût une intuition, une idée ancrée au fond de sa tête. Il craint et envie les Valysiens, aime les Slaves, sa « grande famille ».
C’est dans la création et dans l’art que son esprit se libère, car c’est là qu’il a trouvé refuge toute sa vie durant. On reconnaît chez lui un véritable don de l’imagination et une affinité presque divine à l’art et au beau. Ses talents, son potentiel, se révéleront en détail au fil de l’histoire.

Compétences & capacités :

• Nom : /
• Type : offensif, défensif et passif
• Description : Le pouvoir de Yuri permet de donner vie à l’art.
Un dessin sur un carnet, un graffiti sur un mur, une statue… Yuri peut les transposer dans le monde réel en les touchant de la paume et en leur insufflant son aura. Deux premières contraintes : l’invocation requiert un contact physique et sous-entend un réservoir d’énergie préalable. Cette énergie est sollicitée en deux étapes. Tout d’abord, pour matérialiser le dessin. L’énergie utilisée est ici relative à la complexité du dessin. Par conséquent, il sera beaucoup plus compliqué de créer un chien à l’anatomie lui permettant de se mouvoir qu’un caillou, par exemple. Ensuite, de l’énergie sera nécessaire pour donner une fonction au dessin – s’il en a une. Plus l’ordre sera précis, plus l’énergie déployée sera grande – en d’autres termes, plus le lanceur en sera épuisé. Les dessins n’ont pas de conscience propre, et sont tout à fait dociles à leur maître. Ils sont incapables de parler à moins que l’utilisateur les ait spécifiquement créés pour prononcer des paroles précises.  
Leur réserve de vie puise directement dans l’aura. Ainsi, si la réserve de Yuri était infinie, ses personnages seraient théoriquement invincibles. Leur aspect dépend du dessin, mais au toucher, ils paraissent absolument réels.  
Le pouvoir de Yuri lui permet également d’agir sur les émotions de ceux écoutant sa musique. Il peut communiquer aussi bien joie qu’amertume.
Le dernier composant du pouvoir est lié à la littérature. En se servant de l'art des rouleaux suspendus des Zeng Hi, Yuri peut se renforcer soi-même ou les autres. Par exemple, en inscrivant le terme ‘’force +’’ sur une banderole et en l’apposant sur un individu, celui-ci verra sa force physique croître, et décroître pour un ‘’force –‘’
• Niveau de maîtrise : faible
• Affinités magiques : Obstructio Liberalis, qui se révèlera au fur et à mesure. L’affinité est cette aspiration à la liberté ancrée dans le fond de la tête de Yuri, évoquée dans notre première partie. Plus sa puissance augmentera, plus son énergie (aura) aura un impact sur ses confrères Slaves. Suivant s’il se montrait à la hauteur, il pourrait très bien unir tout ce peuple derrière lui, ou, dans une moindre mesure, lancer un courant artistique aux retombées mondiales. Pour cela, il devra néanmoins se transcender et dépasser la créature aliénée qu’il est au début du jeu.

Biographie :

Ses yeux étaient vides et ses membres tétanisés. Le même murmure dansait dans sa tête.
- Qu’est-ce que j’ai fait ?


A l’âge de 16 ans, Yuri quitta ses parents pour vivre de l’autre côté du continent, comme il était parfois d’usage. Il louait là une maison à un propriétaire Valysien, avec un vieil homme, ravagé par l’âge, mais quelque peu robuste néanmoins. Il n’emporta en souvenir que des vêtements et un carnet de dessin, un bien précieux : des feuilles venues des terres du Zhong Guo, douces, mais teintées par la poussière, et reliées entre elles par une ficelle, recouvertes par une petite plaque de cuir.
Le vieil homme, comme Yuri, travaillaient dans la mine, et leur vie était rythmée par les coups de pioche, le bruit des lanternes et le souffle saccadé des travailleurs qui mourraient de chaud.
Un jour, le vieil homme, voulant se rapprocher de son camarade, l’interrogea quant à ses dessins.
- Pourquoi est-ce que tu recopies ce que l’on peut déjà voir ?
La question, innocente, lui était venue par hasard, alors qu’il ne savait pas comment engager la discussion.
- Et que voudrais-tu que je dessine ?
Le vieil homme haussa les épaules et se remit à recoudre un vieux pantalon. Mais la question fit réfléchir.
Les dessins de Yuri changèrent : ils ne portaient plus sur des paysages, ou des personnes, désormais. Comme s’il avait fait disparaître une barrière de son esprit, son style s’émancipa, et ses feuilles en furent recouvertes d’inventions, de créatures magiques, de maisons figurant en haut des nuages.

Deux années s’écoulèrent.

La journée allait commencer.
Yuri se versait de l’eau sur le visage, espérant que le liquide le guérirait de son teint inhabituellement pâle.
- Je n’arrive pas à comprendre comment… le vieil homme regardait son protégé, épuisé, avec pitié. Comment chaque matin tu regrettes de ne pas dormir, sans pour autant dormir la nuit d’après !
- J’ai écrit un poème… murmura Yuri, qui luttait pour garder les yeux ouverts.
- Les poèmes ne vont pas t’aider au fond de la mine, mon garçon. Mais tu es déjà bien grand, et je n’ai plus rien à t’apprendre.
Il s’empara de son sac en cuir et ouvrit la porte de sa demeure, par laquelle un vent glacé parvint à s’engouffrer. Yuri enfila ses gants et son manteau en vitesse, et suivit le vieil homme à l’extérieur.
Nous étions au milieu d’un village de Slaves, une sorte de lotissement où toutes les maisons se ressemblaient. Soit ils creusaient, soit ils l’entretenaient, mais le travail à la mine était leur point commun.
- N’oublie pas, lui rappela le vieil homme. Visite d’un Seigneur, ce matin. Tu t’agenouilles, tu es poli, et tu ne regardes pas dans les yeux. Compris ?
Yuri hocha la tête.
Aussitôt arrivés dans le grand secteur de la mine, Yuri et son acolyte remarquèrent le ‘’Seigneur’’ en question – un Valysien. Celui-ci discutait avec les plus hautes figures de l’exploitation, mais à côté de lui, même ceux-là ressemblaient à des esclaves de plus bas rang. Ils souriaient, riaient, les joues rouges, l’air gêné et soumis à la fois. Comme pour diriger l’attention autre part, le surveillant qui discutait se tourna vers les nouveaux venus, invitant le Valysien à le suivre.
- Ceux-là sont de nos meilleurs travailleurs.
Le vieil homme posa un genou à terre ; Yuri le suivit. C’était la première fois qu’il voyait un Valysien. Quelle grâce ! Quelle élégance ! Et puis, des ailes…
- Oh, ce n’est pas la peine, ce n’est pas la peine, affirma le paladin, qui les voyait se prosterner. Puis, fixant Yuri, qui fuyait son regard, plaisanta. Celui-ci m’a l’air en forme, par exemple.
Yuri ne savait que faire. Ses jambes tremblaient : il craignait la réprimande.
- C’est la mine qui te met dans cet état ?
- Non, sire, je…
- Un rhume, peut-être ?
Le VALYSIEN se tourna vers le responsable.
- Accordez une journée de congé au jeune homme.
Aussi loin que le vieil homme pouvait se souvenir, aucun Valysien ne s’était jamais interrogé sur l’état de santé d’un Slave. Ces êtres supérieurs ne se mêlaient pas à la race dominée, d’ordinaire, et le vieil homme ne manqua pas de l’expliquer à Yuri, le soir.
- Je comprends bien… répondait Yuri, qui ne pouvait s’empêcher de se sentir flatté d’avoir été, pendant un instant, été l’égal d’un de ces protecteurs légendaires. Quelle chance, alors ! Que ce soit moi.
Et il s’emportait.
Dans son lit, Yuri dessina, s’y prit encore et encore, essayant de reproduire, sous son crayon, l’être qu’il avait rencontré. Mais son imagination prenait le dessus sur sa mémoire, et le paladin se transformait en ange, en être divin.
Yuri ferma les yeux et souffla sur sa bougie. Tout bas, il rêvait d’être un Valysien – il percevait son statut de Slave comme une injustice qui lui avait été infligée.

Quelques jours plus tard, Yuri commença à connaître des crises de toux, qui se révélèrent être un cas d’asthme, plutôt grave. On l’envoya dans la campagne, dans un nouveau logement.

Séparé du vieil homme, seul, dans un environnement nouveau et différent, Yuri passa son temps à réfléchir, plus que de coutume. Il s’interrogea sur sa condition, et plus il y attirait son esprit, plus il en tirait un sentiment de dégoût, qu’il évacuait dans ses dessins, ou dans des textes.
Un soir, alors qu’il rentrait du champ, et qu’il s’était fait passer de l’eau sur le corps pour se laver, quelque chose en lui eut un déclic. Il s’en rendit compte enfin : il ne supportait plus cette vie.

Les Slaves étaient munis de lanternes et d’huile pour les alimenter. L’ancien propriétaire de la maison avait laissé ses provisions – sans doute, il avait dû mourir, et maintenant, Yuri le remplaçait, jusqu’à ce qu’il mourrait à son tour, éventuellement.
Pris d’une rage et d’une envie douloureuse de suicide, Yuri fit couler l’huile sur son plancher en bois. Puis, approchant une flamme…

- Qu’est-ce que j’ai fait ?

Sa maison flambait sous ses yeux. Les paysans, affolés, sortirent de chez eux, poussèrent des cris.
Mais les yeux de Yuri étaient focalisés sur son carnet de dessin, qu’il avait, inconsciemment, tiré de la maison, puis laissé tomber. Un petit bonhomme en bâton se tenait sur celui-ci, et le regardait : il ne devait pas faire plus de quinze centimètres. Yuri le reconnut. Il l’avait dessiné.
Le bonhomme disparut. Alors, toujours sans savoir ce qu’il faisait, le Slave saisit le carnet et prit ses jambes à son cou, espérant que personne ne le remarquerait, dans ce désordre.