¤ La Valysie

Longues et larges vallées fertiles cultivées depuis des millénaires par des paysans slaves rompus au travail acharné, les grasses terres qu'offrent la Valysie ont attiré la convoitise de plus d'un. Cernée par d'imposantes et orgueilleuses montagnes, lesquelles, durant ces hivers infernaux pour tous ceux qui ne s'en sont point prémunis, se parent de ces blancs atours qui ravissent autant qu'elles jettent l'effroi dans l'esprit de ses contempteurs, l'on pourrait se représenter la Valysie comme une formidable forteresse naturelle. Cette basse température, qui semble régner avec sévérité l’hiver, est due à la nature montagneuse du sous-continent valysien et aux vents qui se précipitent sur elle des steppes glacées du Xunjiang. C’est qu’en effet la Valysie n’est qu’un pays de montagnes. Une grande chaîne, débutant timidement à partir de la germanie méridionale, se dirige du nord au sud en suivant la côte de l’est, dont elle détermine les contours, et les ramifications de ladite chaîne couvrent l'intérieur du pays presque en son entièreté. Les rocs sculptés qui jonchent l'arrière-pays, avec leurs formules et leurs étranges dessins, témoignent d'ailleurs des précautions qu'ont adopté ceux qui se sont rendus maîtres de ce grand pays. Isolé du reste de l'orient par ses hautes montagnes, l'ancien pays que l'on nomma ensuite Valysie apparût à ses conquérants angéliques comme le site idéal où installer leurs premiers royaumes sur cette nouvelle terre. Les autochtones, au surplus, se montrèrent veules et soumis face à ceux qui devinrent leurs nouveaux seigneurs, et s'accommodèrent du statut de serf qui leur fut réservé. La partie occidentale du sous-continent est caractérisée par des variations considérables de densité : d'une part, de vastes régions montagneuses et arides désertes, d'autre part, des zones qui connaissent les plus fortes densités mondiales de population. Le phénomène est particulièrement remarquable dans le grand Est, où les populations se concentrent sur les plaines côtières, le long du littoral et dans les régions des plaines orientales. Les conditions naturelles ne sont pas seules en cause dans cette inégalité de répartition des populations. Les guerres et les migrations dues aux famines et aux catastrophes naturelles ont concouru également à donner un caractère singulier au peuplement de ce pays. Les ressources naturelles sont à la mesure de l'étendue du territoire.